Page 18 - Rebelle-Santé n° 226
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NUTRITHÉRAPIE
POLLUTION
AÉRIENNE
La nutri-stratégie à mettre en œuvre
Didier Le Bail
La pollution aérienne va continuer à miner notre santé malgré la parenthèse du confinement imposé par la pandémie de Covid-19. Les plus préoccupants des polluants aériens sont les particules fines et plus encore, les particules ultrafines, malheureusement non prises en compte dans le calcul de l’indice de la qualité de l’air. Sous l’effet de cette pollution, l’organisme subit un stress oxydatif contre lequel on peut l’aider à se défendre en consommant davantage d’aliments riches en antioxydants. Au besoin, un apport complémentaire en antioxydants peut être envisagé.
Depuis des années, j’entends des chiffres aussi résultats d’une étude américaine visant à évaluer les
inquiétants les uns que les autres sur les effets
délétères de la pollution aérienne sur la santé humaine :
à l’échelle de la planète, la pollution aérienne est responsable de près de 4 millions de morts prématurées par an ;
près d’un million d’enfants décèdent d’une pneumo- nie chaque année, et dans plus de la moitié des cas, ces décès sont attribuables à la pollution aérienne ;
au sein de l’Union Européenne (UE), près de 500 000 décès prématurés par an sont imputables à la pollution européenne, dont près de 50 000 en France, ce qui fait de nous le cinquième pays de l’UE le plus touché ;
enfin, 98 % des villes de plus de 100 000 habitants ne respectent pas les directives de l’Organisation mon- diale de la santé (OMS) en matière de qualité de l’air.
OBJECTIF ALZHEIMER
Plus le temps a passé, et plus l’idée de consacrer un article à la pollution aérienne est devenue pour moi une évidence. Le déclic final s’est produit en ce début d’année quand j’ai pris connaissance des
effets d’une exposition chronique aux particules fines sur le cerveau de 1000 femmes âgées de plus de 70 ans. La conclusion des chercheurs est sans appel : plus on est exposé, à un âge avancé, à la pollution aérienne, notamment aux particules fines, plus le cer- veau s’atrophie, et plus les performances cognitives diminuent. Autant dire que l’on pave le chemin à la maladie d’Alzheimer (1) !
INQUIÉTUDES AUTOUR DE LA POLLUTION PARTICULAIRE
Les polluants aériens se présentent sous forme de gaz (dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone...) et de particules classées selon leur taille. On distingue ainsi les particules :
grossières, avec diamètre inférieur à 10 micro- mètres (PM10) ;
fines, avec diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5) ;
submicroniques, avec diamètre inférieur à 1 mi- cromètre (PM1) ;
ultrafines, avec diamètre inférieur à 0,1 micro- mètre (PM0,1) (2).
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