Page 95 - Rebelle-Santé n° 200
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urgences
BÉNIGNE MAIS DOULOUREUSE...
LA CYSTITE
Nombreuses sont les femmes qui souffriront un jour ou l’autre d’une cystite, autrement dit d’une inflammation de la vessie.
S’il est nécessaire de consulter son mé- decin pour confir-
mer l’existence d’une cystite et la traiter, son diagnostic est souvent le fait de la patiente elle- même, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une récidive. En effet, la cystite, autre- ment dit l’inflammation aiguë ou chronique de la paroi interne de la vessie, quelle que soit son origine, se manifeste toujours de façon carac- téristique par une sensa- tion de lourdeur ou une douleur du bas-ventre au-dessus du pubis, des brûlures urinaires et une envie très fréquente d’uriner (quelques gouttes à cha- que fois). Et, parfois, les urines deviennent troubles, signe d’une infection. En effet, la cystite est le plus souvent d’origine infectieuse, bactérienne (escherichia coli, coli- bacille...) ou le fait d’un champi- gnon (candida albicans).
ABsence De FIÈVre
Fait important, la cystite ne s’ac- compagne jamais de fièvre ni de douleurs lombaires. L’absence de ces deux symptômes majeurs per- met d’éliminer la redoutable pyé- lonéphrite, autrement dit l’infec- tion rénale, autrement plus grave.
Dans la cystite isolée, et donc non compliquée, l’infection se can- tonne à la vessie. Mais attention, faute d’un traitement efficace et rapide, les germes présents dans la vessie peuvent « remonter » vers le rein !
essenTIeLLeMenT FÉMInIne
L’homme est rarement concerné, sauf lorsqu’il existe un adénome de la prostate, par exemple, ren- dant l’évacuation des urines plus compliquée. La femme a donc l’apanage de la cystite pour des raisons qui ne sont pas sexistes, mais simplement anatomiques : proximité du méat urinaire et de la zone ano-rectale (germes fécaux) et urètre court, l’ensemble rendant les rapports sexuels parfois conta- minants. La grossesse est une pé- riode à risque.
AnTIBIOTIQues eT Jus De crAnBerrY Après confirmation du diagnos- tic d’infection par un examen des urines, le traitement passe par l’antibiothérapie lorsque l’infec- tion paraît « carabinée » (urines troubles ou malodorantes). Dans les cystites « légères », le jus de
cranberry (canneberge) a fait ses preuves en prévention comme en traitement. La cranberry s’oppose à l’adhésion des bactéries sur la paroi vésicale. Enfin, n’oubliez pas de diluer les urines pour « nettoyer » la ves- sie en buvant beaucoup : 2 à 3 litres d’eau par jour.
eXAMens cOMPLÉMenTAIres En cas de cystites à répé- tition, des examens com- plémentaires sont néces- saires à la recherche d’une anomalie de « l’arbre urinaire » (mal- formation ou anomalie rénale, calculs rénaux
ou vésicaux, reflux vésico-urétéral, rétrécissement ou diverticule de l’urètre, dilatation d’un uretère, tumeur vésicale, polype, brides hyménéales...).
PrÉVenTIOn
La qualité de l’hygiène intime est essentielle. La toilette et le séchage doivent toujours s’effectuer d’avant en arrière afin de ne pas contaminer les voies urinaires. Mais attention, une toilette vaginale trop intensive expose aux cystites en boulever- sant la flore bactérienne normale (flore de Döderlein) ! Il faut aussi éviter la déshydratation qui favo- rise la concentration bactérienne dans les urines, éviter le port de vêtements trop serrés (jeans), privi- légier les sous-vêtements en coton et lutter contre la constipation.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 200	47
Dr Daniel Gloaguen


































































































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