Page 12 - Rebelle-Santé n° 195
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LA CHRONIQUE DE PINAR
Réflexologie pour toutes et tous avec Roman
Depuis trois mois, nous na- viguons ensemble dans un « bateau de naturopathie »
niçois... Aujourd’hui, je vous emmène vers les Alpes-de-Haute- Provence à la découverte d’autres thérapeutes, mais aussi d’un en- droit particulier : Longo Maï.
Mon rêve...
Longo Maï est une commu- nauté installée depuis 1973 sur 300 hectares près de Forcalquier. Elle est transnationale, mais aussi bien implantée localement ; ceux qui y vivent ont fait le choix d’un mode de vie solidaire, autonome et libre. Depuis que je connais Longo Maï, je me sens encore plus chez moi en France, car il représente un rêve que je porte dans mon cœur depuis l’adoles- cence. Je m’y rends régulièrement pour respirer, voir mes amis et parler avec eux de nos aspirations communes : la nature, l’avenir du monde... Je vous reparlerai pro- chainement de Longo Maï, car je vais aller y faire un stage pour apprendre à fabriquer une huile à la rose... Mais, pour le moment, nos pas s’arrêteront à Forcalquier, au cabinet de naturopathie par- tagé par trois thérapeutes : Mikaël Bouchant, ostéopathe et kinésio- logue, ainsi que Marion Henry, naturopathe-iridologue et Roman Graf, réflexologue, venus tous deux de Longo Maï.
Pour continuer dans le domaine de la réflexologie, après le sage Georges Silva de Nice que je vous ai présenté le mois dernier, voici Roman, un jeune homme de 38 ans qui, lui aussi, s’intéresse à nos pieds.
Roman est né et a grandi à Longo Maï dont il parle ainsi : « Nous avons des critères de vie com- muns dont aucun n’est érigé en loi ni figé sur le papier. Cela nous préserve d’une trop grande rigi- dité et d’un mode d’organisation qui pourrait être plus sectaire que communautaire. Cela nous oblige à remettre souvent en question nos structures et nos visions, nos questionnements et nos choix de manière horizontale. Nous cherchons constamment des méthodes de discussion qui per- mettent de prendre des décisions de façon démocratique. » Plus jeune, Roman a essayé de vivre dans la société « normale », mais, lassé de l’importance donnée à l’argent, il est revenu à Longo Maï. C’est là que je l’ai rencontré.
« Qu’est-ce qui t’a conduit à faire de la réflexologie ton métier ? »
« C’est d’abord dans mon métier de berger que ma conscience du soin s’est développée. J’avais suivi une formation "classique", qui propose de soigner les animaux de façon symptomatique, avec des principes actifs chimiques. Cette approche m’est vite appa- rue insatisfaisante, je me suis donc tourné vers d’autres conceptions du soin vétérinaire qui utilisent des techniques naturelles dont j’ai pu constater l’efficacité : la phytothérapie, l’aromathérapie et l’homéopathie. » Roman s’est rendu compte à ce moment-là qu’il lui fallait également changer de regard sur les animaux, l’en- vironnement, leur alimentation
et que la santé est un équilibre global. Cela l’a conduit à recon- sidérer sa façon de se soigner et à s’intéresser aux médecines holistiques : « Dans mon enfance on m’a soigné avec des antibio- tiques. Jusqu’à l’âge adulte, j’ai eu des problèmes d’angines, d’otites et de sinusites qui revenaient presque chaque année. Ce n’est qu’après avoir reconsidéré mon approche de la santé que j’ai pu me remettre en équilibre, me pas- ser d’antibiotiques et échapper à ces pathologies à répétition. » Il a alors consulté des praticiens de médecines alternatives (naturo- pathe, réflexologue, homéopathe, ostéopathe). Mais c’est quand il a eu des enfants qu’il a commencé à pratiquer lui-même, en amateur, certaines techniques pour soigner sa famille : « Je me suis procuré un manuel de réflexologie et j’ai rapidement constaté une grande efficacité dans, par exemple, la gestion du stress, des troubles di- gestifs, des maux de tête. » Puis il a suivi une formation de réflexo- logie plantaire et palmaire à Tour- rettes, dans le Var, au domaine de Chautard, une école membre de la FFR (fédération française des réflexologues), dont il est sorti diplômé. Depuis, il s’est installé à Forcalquier.
Nos pieds : carrefour entre le passé et l’avenir
Roman explique que, comme les pieds sont la partie du corps la plus éloignée de la tête, cela permet d’agir en dehors de la sphère du mental qui a souvent tendance à contrô- ler et à figer dans des explications rationnelles des problématiques
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