Page 23 - Rebelle-Santé n° 203

nutrithérapie
La menaCe « LPS »
L’altération prolongée du microbiote intesti- nal sous l’effet d’une alimentation déséquili- brée (trop calorique, trop grasse, trop sucrée, trop carnée, trop transformée) fragilise la paroi intestinale qui devient excessivement perméable. Il en résulte un passage important de composants bactériens, les plus méchants étant les lipopolysaccharides ou LPS, des mo- lécules très inflammatoires. Une fois dans la circulation, ces LPS migrent notamment vers le foie, le pancréas, le cœur et le cerveau. Au niveau hépatique, les LPS favorisent les pro- cessus inflammatoires et accélèrent l’évolution vers une forme plus sévère de foie gras (stéato- hépatite).
en pratiQue
Vous l’avez compris, traiter le foie gras revient en fait à traiter l’axe intestin-foie. Voici donc un choix de re- mèdes de la sphère hépato-intestinale.
rouge quotidiennement à raison d’un à deux verres (le vin rouge est une source majeure de resvératrol). Au niveau hépatique, les polyphénols contribuent à réduire l’accumulation de graisse, de même qu’à diminuer le stress oxydatif et l’inflammation, retar- dant ainsi l’évolution de la stéatose vers un stade plus sévère. Des études d’intervention montrent qu’une supplémentation en curcumine ou en resvératrol per- met de diminuer les niveaux de graisse hépatique en l’espace de quelques semaines. Des complexes de polyphénols sont disponibles sur le marché (suivre la posologie donnée par le fabricant).
La vitamine D : les études épidémiologiques font apparaître que les personnes ayant un foie gras ont un taux sanguin de vitamine D inférieur à celui des per- sonnes en bonne santé. Et plus le taux de vitamine D est faible, plus la stéatose hépatique est sévère. La vitamine D contribue à préserver l’intégrité de la barrière intestinale, tout en faisant bénéficier le foie de ses propriétés anti-inflammatoires. Quand on induit une stéatose hépatique chez des souris en leur imposant une alimentation riche en graisse, il suffit de les supplémenter en vitamine D pour que leurs taux circulants de LPS diminuent sensiblement.
1 – substAnces bénéfiques à lA fois pour le 2 – substAnces bénéfiques pour le foie grAs foie gras et l’éCosystème intestinal
Les polyphénols (resvératrol, curcumine, quercé- tine, catéchines...) : au niveau intestinal, ces phyto- composés servent de nourriture aux bactéries bé- néfiques, favorisent une meilleure diversité micro- bienne et contribuent à préserver l’intégrité de la pa- roi intestinale. À noter que les taux de LPS, marqueur de l’inflammation et de la perméabilité intestinale, sont très abaissés chez les personnes buvant du vin
La berbérine : cet alcaloïde extrait de l’épine- vinette est surtout réputé pour son efficacité com- parable à celle de la metformine, un antidiabétique prescrit à plus de 120 millions de patients à travers le monde. En 2015, une étude clinique randomisée a révélé que la berbérine est également capable de traiter la stéatose hépatique – et la résistance à l’insu- line qui accompagne son développement. Comparati- vement au groupe contrôle qui s’est limité à modifier
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