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nutrithérapie
son mode de vie (500 calories de moins par jour + 150 mn d’exercice physique par semaine), le groupe auquel on a donné en plus de la berbérine à raison de 500 mg 3 fois par jour pendant 4 mois, a obtenu de bien meilleurs résultats : l’imagerie médicale a ainsi mis en évidence une diminution de 53 % des niveaux de graisse dans le foie, contre 36 % au sein du groupe contrôle. Par ailleurs, l’index de HOMA, qui évalue l’insulinorésistance, a diminué dans des proportions 4 fois plus importantes au sein du groupe berbérine qu’au sein du groupe contrôle.
Les oméga-3 ePa/DHa : des résultats probants – mais moins marqués qu’avec la berbérine – peuvent être obtenus avec les oméga-3 EPA/DHA, à condition de se supplémenter sur une longue période (6 mois) à des doses élevés (au moins 3 g par jour).
3 – substAnces bénéfiques pour l’écosystème intestinAl (microbiote +
muqueuse)
Les probiotiques : ils présentent beaucoup d’atouts car ils peuvent potentiellement agir sur de nombreux paramètres : équilibre du microbiote, perméabilité intestinale, taux de LPS, résistance à l’insuline. L’une des souches à tester prioritairement en cas de stéatose hépatique est Lactobacillus rhamnosus GG à raison de 10 milliards par jour pendant 3 mois. Un autre probiotique a démontré son efficacité pour réduire le poids et la graisse viscérale : Lactobacillus Gasseri. Là aussi, en prendre à la dose de 10 milliards par jour pendant 3 mois.
La glutamine : une formule destinée à stabiliser la perméabilité intestinale a nécessairement la glutamine pour ingrédient phare. Cet acide aminé est l’aliment préféré des cellules qui constituent la paroi de l’in- testin grêle : les entérocytes. Un apport de l’ordre de 2000 à 3000 mg par jour est à envisager, surtout si l’on souffre déjà d’hypersensibilités alimentaires ou d’un syndrome de l’intestin irritable.
en ConClusion
Dans le cas du foie gras, complication fréquente du surpoids et de l’obésité, rien ne sert de se précipiter sur les compléments alimentaires si l’on ne met pas en œuvre le traitement de première ligne, qui consiste à bouger plus et à manger moins et mieux (2).
En revanche, des compléments alimentaires judicieu- sement choisis permettent d’accélérer et d’amplifier les bénéfices retirés des changements salvateurs ap- portés à son mode de vie.
Didier Le Bail
(1) Libération excessive d’insuline en réaction au phéno- mène d’insulinorésistance. (2) « Mieux » sous-entend notamment d’augmenter l’apport en fibres végétales (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes...) afin de renforcer le bon microbiote.
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