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ALTERNATIVE
CULTURE
PLUS D’INFOS Livre : Cohérence cardiaque 365, David O’Hare,
Thierry Souccar Éditions. 7,90 €.
Sites de l’institut David O’Hare : www.coherenceinfo.com et www.coherencepro.com
Site avec fichiers audios de David Servan-Schreiber : www.ifemdr.fr/coherence-cardiaque/ ressources-coherence-cardiaque
Site des pratiques de respiration consciente : www.ibfnetwork.com
Autre site : www.coherence-cardiaque.com
Il existe plusieurs applications gratuites ou payantes pour smartphones et tablettes : Kardia, RespiRelax, CardioZen...
de rajeunissement physiologique avec cette pratique. Ensuite, il y a une amélioration des chiffres tension- nels chez les hypertendus. Une régularisation du taux de sucre chez les diabétiques. Tout ce qui dépend de la régulation automatique par le système nerveux au- tonome est équilibré.
Et sur l’état général ?
D'un point de vue psychologique, ou de santé géné- rale, c'est l'amélioration du sommeil. Le sommeil, c'est du pur parasympathique. Dans un environnement où nous sommes stressés, ou notre sympathique est pré- dominant, ce qui souffre en premier, ce sont le som- meil et la digestion. La digestion relève aussi du para- sympathique. Donc, en équilibrant ces deux systèmes, avec une pratique très simple, on obtient des résultats en quelques minutes. En quelques secondes, même, le système est équilibré. Les effets d'une séance de trois à cinq minutes vont durer plusieurs heures. On recom- mande aux personnes qui veulent juste améliorer leur santé, faire baisser leur niveau de stress, de faire trois pratiques par jour de cinq minutes environ, à six res- pirations par minute. C'est devenu la méthode de base pour débuter la cohérence cardiaque. C'est le 3/6/5. Trois fois par jour, six respirations par minute, pendant cinq minutes.
Quels sont les essais en cours ?
Les premières études avec des résultats reproductibles portent sur l'hypertension artérielle. Elles montrent qu’une pratique régulière de cohérence cardiaque selon le modèle du 3/6/5 a un effet d'abaissement des chiffres tensionnels chez les hypertendus. C’est très simple à mesurer. Nous avons d'autres études, concer- nant les hormones, ou sur des items plus psycholo- giques comme la capacité à améliorer l'apprentissage, la mémorisation. L'apprentissage et la mémorisation nécessitent deux hormones principales, l'acétylcho- line qui est parasympathique, et la DHEA qui est aussi parasympathique. La plupart des études dans les écoles et dans les domaines cognitifs montrent qu’une pratique régulière a un effet sur l'apprentissage et la mémorisation. De plus en plus de chercheurs s'inté- ressent à objectiver ce que nous savons depuis une vingtaine d'années.
Maintenant, cette pratique commence à être utilisée dans des pathologies « modernes » comme la dépres- sion, le burn out, la fibromyalgie et d'autres hypersen- sibilités.
Et puis, le Dr Evgeny Vaschillo, qui s'intéressait à l'asthme, a été le premier à montrer qu'en respirant à 6 temps par minute on avait un effet anti- inflammatoire. Tout le domaine de la médecine est intéressé, mais aussi le domaine de la santé mentale et psychologique.
Y a-t-il d'autres pistes de développement ?
Le grand espoir est dans les écoles. En 2017, en France, on commençait les premières études offi- cielles soutenues par l'Éducation Nationale dans des écoles témoins. Plus de 1500 élèves et une quaran- taine d'enseignants dans une vingtaine d'écoles se sont soumis à un protocole rigoureux faisant l'objet d'une publication dans des journaux reconnus, sur la simple pratique, deux à trois fois par jour, de trois minutes de respiration. C’est l'enseignant qui guide les enfants, aussi bien à l'école primaire qu’à la mater- nelle. Ils pratiquent juste une respiration synchrone, c'est-à-dire qu'ils respirent tous en même temps, et l'inspiration est égale à l'expiration. Les résultats sur l'optimisme, la confiance en soi, l'apprentissage, la mémorisation, le climat de la classe, le volume so- nore, ont montré une amélioration significative. Cela entraîne de nouvelles études qui démarrent en octobre 2018 pour durer une année entière, dans d'autres éta- blissements.
Au Québec, on commence à intéresser les collèges qui souhaitent mettre en place des études similaires. Et je pense que dans les lycées, ça suivra.
Propos recueillis par Christophe Guyon
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