Page 38 - L'AVENTURE DE JABER
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L’Aventure de Jaber
bouillonne toujours comme maintenant, l’occasion ne nous échappera pas. MANSOUR. - Ne sois pas idiot ! Malgré tout, je ne veux pas qu’un malheur t’arrive. Tu fais là un caprice qui mènera à ta perte.
JABER. - Tout dépend de cette flamme qui a incendié tout d’un coup ma tête... Pense à moi dans tes prières.
Il sort en fredonnant à l’ébahissement des autres.
Quand je serai calife,
Je te nommerai grand vizir. Quand je serai calife,
Je te nommerai vizir...
Et il disparait au loin.
MANSOUR. - Quelle folie !
YASSER, d’un air idiot. - Penses-tu qu’il est sérieux ?
MANSOUR. - Tu ne le connais donc pas ?
YASSER. - Seigneur, protège-nous ! S’il avait vu les gardes, il aurait eu peur, rien que d’y penser.
MANSOUR, en partant. - Seigneur ! Pourvu que cela se termine bien. YASSER, il s’arrête un instant, presque abasourdi, puis s’en va à son tour. - Seigneur, protège-nous !
Les deux sortent en emportant avec eux les pièces du décor.
LE CONTEUR. - « Jaber, le mamelouk, était intelligent, très intelligent. Il comprit que l’occasion était propice, alors il se jeta dessus sans hésitation pensant qu’elle ne se présenterait pas deux fois. D’ailleurs, le secret de l’intelligence est que l’occasion n’a pas à se présenter deux fois. Si l’imagination lui venait en aide, les souhaits seraient faciles à réaliser. Pourquoi s’intéressait-il à ce qui se passait à Bagdad puisqu’en fin de compte, c’était lui le gagnant ? Il se rendit plusieurs fois aux portes de la ville. Il se creusa la tête, y fouilla pour trouver une astuce. Jaber était intelligent, très intelligent. S’il faisait bien travailler son esprit, il atteindrait sans doute son objectif. Il resta ainsi à réfléchir jusqu’à ce qu’il ait trouvé la bonne solution. Alors, son visage rayonna et il demanda aussitôt qu’on l’introduisit auprès du vizir. »
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