Page 72 - L'AVENTURE DE JABER
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L’Aventure de Jaber
membres. Il éperonnait son coursier et s’élançait vite, rapide comme une flèche. Il chantait en traversant le désert pour se rendre aux pays des Perses. »
Jaber apparait. Il mime la description que fait le conteur de son voyage à travers les étendues désertiques. La mimique est accompagnée du bruit du trot du cheval.
JABER. -
La route qui mène au pays des Perses est longue et sinueuse, Tandis que celle qui en revient est droite et courte.
La prairie est verte et tranquille mais
Elle ne peut pas exciter son cheval comme je le fais avec le mien.
Le soleil brille, rayonnant comme une mariée, mais il est Prisonnier de son orbite, et ne peut éperonner son cheval Comme je le fais.
J’use les sabots de mon cheval parce que je déborde de passion, Tout ce qui m’attend ne tolère ni patience ni séparation,
Ni la femme, ni la fortune, ni les honneurs.
À trop attendre, la ceinture du saroual de la femme se dénoue, À trop attendre la fortune, les mains se l’arrachent,
À trop attendre les honneurs, les envieux les ravissent.
J’use les sabots de mon cheval parce que je déborde de passion, Tout ce qui m’attend ne tolère ni patience ni séparation.
La route qui mène au pays des Perses est longue et sinueuse, Tandis que celle qui en revient est courte et droite.
Élance-toi, ô mon coursier...
Élance-toi comme le vent, ou comme les nuages.
Tout ce qui m’attend...
Et il disparait.
LE CONTEUR. - « Telle était la situation de Jaber. Quant aux habitants de Bagdad, ils ne savaient ni ce qui sortait de leur ville ni comment évoluaient les événements. »
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