Page 81 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Ma carrière professionnelle - l'IRE
lesquels sont placées - en fonction de la production
planifiée - les cibles qui seront bombardées.
Avec toutes les installations : mécanique, eau, vide,
électricité, l'ensemble du cyclotron pesait plus de 100 T.
Du point de vue nucléaire, seul l'intérieur de la casemate
était en zone chaude . En pratique, pour la très grande
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majorité du temps, on pouvait circuler normalement dans
tout le bâtiment. Les entretiens courants concernaient
essentiellement les matériels qui étaient en zone froide. On
allait en zone chaude uniquement pour les interventions lors
des maintenances correctives ou préventives du cyclotron
lui-même.
Pour moi, jeune ingénieur de 30 ans, c'était une aventure
extraordinaire. Toutes les technologies utilisées étaient des
technologies de pointe.
Dans le cadre de ce projet, j'ai pu assister à des conférences
européennes et mondiales sur les accélérateurs de
particules. A cette époque, trois mille spécialistes dans le
monde se partageaient les connaissances et j'en faisais
partie. Je me souviens avoir participé à la conférence
mondiale qui se tenait à Caen . Pendant trois jours, des
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spécialistes du monde entier sont venus expliquer les
avancées qu'ils avaient réalisées dans leurs domaines, mais
aussi les attentes et les challenges qui se présentaient à eux.
Après la mission, lorsque je suis rentré à l'IRE, j'avais fait
- comme il était d’usage - un rapport de plusieurs pages qui
74 On appelle zones chaudes les parties des bâtiments dans lesquelles on est
susceptible de manipuler des produits radioactifs. Les zones normales sont
appelées zones froides.
75 En Normandie, en France
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