Page 88 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Ma carrière professionnelle - l'IRE
obligatoirement passer par des filtres placés dans des
cheminées appropriées. Ce qui pouvait étonner les habitants
autour de l'IRE, car ces cheminées ne rejetaient jamais de
fumée.
Lors d'une intervention en zone chaude, à l'intérieur de la
casemate (où se trouvait le cyclotron), nous étions équipés
avec des salopettes spéciales, une coiffe, des gants, des
couvre-chaussures et différents types de badges pour
mesurer les doses radioactives reçues. Le personnel du
service contrôle nucléaire était toujours présent à l'entrée
d'une zone chaude et nous donnait les appareils corporels de
mesure. Avant de pouvoir entrer dans la casemate, le niveau
de radioactivité ambiant devait être au-dessous du niveau de
sécurité. Lors d'une production, le niveau de radioactivité
était très élevé, mais dès que l'on arrêtait la machine, celui-
ci redescendait assez rapidement.
Après avoir effectué les différents travaux prévus, à la
sortie de la zone chaude, tous nos habits étaient confinés
dans des conteneurs spéciaux et nous devions passer sur des
appareils beaucoup plus sensibles pour vérifier qu'aucune
contamination radioactive n'était présente. Nos appareils
corporels étaient aussi vérifiés et réinitialisés pour la
prochaine utilisation.
Chaque année, une maintenance importante était
planifiée parfois sur plusieurs semaines. Celle-ci était
préparée avec minutie des mois à l'avance. Tout était
parfaitement planifié. Nous savions dans quel ordre nous
devions exécuter les tâches et pour chaque tâche, le temps
que nous pouvions rester en zone chaude. Ces plannings
devaient être validés par le service du contrôle nucléaire.
Pour certaines interventions, si les temps prévus étaient trop
longs pour une seule personne, on organisait le travail en
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