Page 93 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Ma carrière professionnelle - informatisation du cyclotron



               Dès  le  début,  j'ai  constaté  les  manquements  que  j'avais
               prévus. J'ai donc commencé à envoyer chaque mois une note
               à  mon  chef  de  service  pour  les  signaler.  Comme  je  le
               connaissais bien, j'avais bien pressenti sa réaction, c'est-à-
               dire pas de réaction. Mon chef de service était un homme
               calme,  posé,  qui  aimait  la  tranquillité.  Il  avait  une  forte
               propension à l'indulgence.

                 Un jour, il reçut une note d'un autre chef de service, qui
                 était  considéré  pratiquement  comme  le  sous-directeur.
                 Comme nos relations étaient très bonnes, il m'appela dans
                 son bureau, me tendit la note et me demanda ce que j'en
                 pensais. Je lus la note et sans aucune hésitation, je lui dis :
                 "C'est simple, cette note fourmille de bêtises, donc tu lui
                 réponds que sa note fourmille de bêtises".
                   Il me regarda et me dit : "Cette note, je vais la mettre sur
                 le côté de mon bureau et j’y répondrai seulement dans 3
                 jours. Je ne veux pas le faire sous le coup de l'émotion".
                 Je lui répondis : "Io, sono italiano, je suis scorpion, j'ai du

                 sang qui coule dans mes veines, je veux répondre sous le
                 coup de l'émotion ; c'est ça la vie !" La conversation en resta
                 là.
                   Quelques jours plus tard, il me rappela et me présenta la
                 réponse qu'il avait préparée. Je la lus, et pratiquement à
                 chaque paragraphe, je ne pouvais m'empêcher de lui dire :
                 "Ah oui, ça, c'est bien, c'est précis, c'est concret". Bref, il
                 m'avait donné une leçon de vie : "la vie, ce n'est pas blanc
                 ou noir, c'est une nuance de gris".

               Quant au projet lui-même, les problèmes devenaient de plus
               en  plus  critiques,  les  retards  s'accumulaient  de  manière
               alarmante. Comme j'étais de toute manière le chef de projet


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