Page 94 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Ma carrière professionnelle - informatisation du cyclotron
officiel, s'il échouait, dans les annales, j'en serais tenu pour
responsable. Je ne pouvais donc pas rester sans rien faire.
Après 4 mois, sans réaction, je décidai d'envoyer une note
circonstanciée au directeur général en mettant bien
évidemment les personnes concernées en copie : mon chef
de service et le bras droit du directeur général, en charge du
suivi du projet. Dès que la secrétaire de notre service eut
terminé de dactylographier la note, elle me l'apporta pour
signature et me demanda si j'étais certain de vouloir
l'envoyer. Ma réponse fut sans équivoque. Elle la déposa
donc sur le bureau de mon chef et l'apporta aux différents
destinataires dans les autres bâtiments. Les réactions ne se
firent pas attendre. Mon chef vint directement me trouver et
me demanda : "Pourquoi as-tu envoyé la note au grand
patron ?" Je lui répondis simplement : "Parce que depuis
3 mois je t'envoie des notes et tu n'as eu aucune réaction".
Dans cette note, je reprenais l'historique de la décision,
les mises en garde que j'avais notifiées et la mise en exergue
de tous les problèmes existants, tout en exposant ma ligne
de conduite : je défendais les intérêts de l'IRE et le projet
courait à la catastrophe. Je mettais directement en cause son
bras droit qui - bien évidemment - couvrait toutes les
décisions que le directeur général avait téléguidées. J'avais
aussi joint les copies des 3 notes que j'avais envoyées les
mois précédents à mon chef.
En résumé, ma note était considérée, par tous, comme
incendiaire. Mon chef de service fut immédiatemment
convoqué à la direction pour une réunion de crise avec le
directeur général et son bras droit. A son retour, il me dit que
la direction lui avait demandé de soumettre la note à l'avocat
de l'IRE pour vérifier si on pouvait me licencier pour faute
grave. Il me conseilla de prendre un avocat. Je lui expliquai,
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