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Constance s’affaire déjà à penser les blessés, prépare des
onguents pour la marche.
La colonne se mit en marche, les bannières claquent dans le
vent sec, celle du Comte de Toulouse, du duc de Normandie,
de Flandre, et, plus loin l’oriflamme de Nogarède et de
Montgey.
Des centaines de pas s’élèvent, foulant la terre desséchée.
Marche éprouvante, le chemin mène d’abord à travers les
vallées profondes et les forets épaisse, ou les arbres noir de
l’hiver semblent se pencher comme des spectres sur la colonne
des pèlerins.
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Puis il a fallu franchir les monts Ansarieh , les sentiers sont
escarpés, les pierres glissantes, les charrois s’enlisent, les
chevaux trébuchent, souvent les croisés devaient unir leurs
forces pour hisser un attelage au sommet d’un col.
Le vent fouette les visages et les enfants grelottent sous leurs
manteaux trop fins.
Un soir au détour d’un passage étroit, Garcin lui-même prit la
tête de plusieurs hommes pour dégager un chemin, frappant la
roche de sa masse de forgeron transformée en arme. Quand
enfin le charroi des dames put passer, un cri de joie retentit
dans toute la colonne.
Les jumelles entament parfois des cantiques pour donner du
courage a ceux qui peinent.
Leur voix pure résonne dans les montagnes, les plus rudes
chevaliers s’émeuvent en silence. RENA - Les Compagnons Forgerons
Pendant ces marches harassantes, des regards se croisent.
44 Mont Ansarieah, Montagne de Syrie, située dans le prolongement du
Liban, parallèle au littoral méditerranéen
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