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Le silence règne, entrecouper par la respiration haletante du
Comte.
Raymond parle d’une voix faible.
« Moi, Raymond de Saint -Gilles, Comte de Toulouse,
marquis de Provence.
Je lègue tous mes droits sur la terre de Tripoli a dieu et à
l’église.
J’ordonne que mon fils Bertrand poursuivre ce que j’ai
commencé devant tripoli.
Quant à mon fils Alphonse Jourdain encore nourrisson,
ramenez-le en Languedoc.
Qu’il grandisse dans la paix sous la protection de sa mère et
des miens, jusqu’au jour où dieu décidera de son destin »
Le moine écrivait avec soin, ses lettres noires courant sur le
parchemin fin.
Le Comte tendit une main tremblante, signez en témoin que
vos griffes accompagnent le mien.
Nogarède, Montgey, Servian opposèrent leurs sceaux
Garcin, romain, et Raymond jurèrent de vive voix, leurs
serments valant plus que des sceaux.
Le moine scella le rouleau de cire, puis le plaça dans une
bourse de cuir. Depuis quelques jours dans sa tente dressée
devant Tripoli. Raymond de Toulouse sent ses forces décliner,
le silence régne seulement troublé par le brisement du vent
marin et les prêtres qui prient
Le Comte leve une main tremblante. RENA - Les Compagnons Forgerons
« Voilà mon dernier ordre. Les vingt huitièmes jours de
février de l’an de grâce 1105 je quitte ce monde, ses yeux se
fermèrent, son souffle s’éteignit. Raymond de saint -Gilles
rendit l’âme. »
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