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                  La confidence d’Elvire a Lamagère




               Peu a peu, la grande salle c’est vidée, les enfants dorment.
               Seul demeurent près du feu, Pierre-Raymond, Eloïse,

               Angélique, Arnaud et la comtesse Elvire assise dans le grand

               fauteuil de cuir ses mains Jointes sur ses genoux, derrière elle

               ses deux servantes.
               Des jeunes femmes discrètes venues de Toulouse, se sont

               tenues en retrait avant de s’assoir Près de la porte, le regard

               baissé.

               La plus âgée Isabeau fille d’un écuyer toulousain servait le vin

               chaud avec grâce. La plus jeune clémence a peine vingt ans
               teint un manteau de l’aine sur les épaules de sa maîtresse.

               La neige tombe encore dehors étouffant le monde.

               Le feu projette sur les murs des ombres, comme si le passé lui-

               même reprend vie.

               Elvire parle d’une voix basse et un peu tremblante.

                      - Mes amis, j’ai temps de souvenirs qui me hante encore.
               Le comte, mon époux, votre protecteur, votre compagnon de

               croisade, est parti depuis dix hivers, pourtant j’entends encore

               sa voix dans le vent qui passe sur les tours de Toulouse.


               Eloïse pose sa main sur la sienne.

                      - Il a laissé un grand vide, Elvire.

                      Mais, aussi une trace d’espérance dans la bouche des


               hommes du Languedoc.                                                                             RENA - Les Compagnons Forgerons


                Elvire sourit doucement

                      -Oui, mais son œuvre s’effrites.





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