Page 50 - RENA3
P. 50
Garcin et les forgerons réparaient chaque jour des roues, des
attelages, des fers tordus.
Constance chante doucement pour les enfants.
Romain, tendu, montait la garde avec la main toujours sur la
poignée de son épée.
Le soir au campement, des pèlerins parle de leurs femmes, un
autre de son champ de blé.
Moi, je pensais à la chaleur de ma forge, au fer qui se pliait
sous mon marteau. J'avais l'impression d'avoir perdu une
partie de moi-même, comme si mon âme était restée derrière,
dans mon village.
Une histoire enfle, de jour en jour, dans nos rangs, qu’un
peuple rude.
Les esclavons noires attaquent parfois les convois isolés,
qu’ils idolâtrent des dieux anciens, haïssent Rome, Byzance et
Jérusalem.
Une nuit un javelot fut lancé sur le camp venu de la brume.
Pas un mot, pas une silhouette, juste un message vous n’été
pas chez vous.
Les croisés avancèrent coute que coute.
La troupe et les pèlerins franchissent les gorges
Etienne et Amiel ont pris de l’avance, toujours en éclaireurs.
Dans le hameau, un vieillard, s’approche, parlant un mauvais
latin.
- s’exclame, en gesticulant, pas dormir ici, croix pas
aimé ici, vous pâtir.
La nuit, dans la forêt, nous apercevons des feux lointains, des RENA - Les Compagnons Forgerons
silhouettes aux crânes rasés mais pas d’attaque.
- Etienne, ils nous suivent, ils savent que nous ne sommes
pas nombreux.
- 46 -
