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La citée au cœur de pierre :
Repos et silence
Après le carnage dans la gorge, le cortège avait marché encore
cinq jours, ralenti, blessé, brisé. Jusqu’à atteindre une petite
abbaye byzantine caché dans les collines.
Les moines ouvrirent les portes après de longues négociations,
ils soignèrent les blessés à l’aide, des herbes et du miel en
silence, sans jamais croiser le regard des francs.
Dans une cour intérieure Carole l’avait des vêtements tâchés
de sang. Ses mains tremblaient, mais elle chantonnait
doucement un vieux cantique de la montagne noire. Elle
pensait à Bertrand blotti contre elle, vivant et à Garcin qui ne
dormait plus, hanté par ce qu’il avait vu.
Dans une cellule étroite, Raymond repose avec une côte fêlée,
Romain veille à son chevet.
Etienne entre sans un mot, dépose une outre d’eau et ressortit.
Romain le regarde passer, dit à mi-voix, il m’a sauvé deux
fois, et pourtant… et pourtant, je crois que c’est lui qui se croît
de trop.
Raymond les yeux a moitié ouvert à peine audible d
-va le chercher, un frère ne se choisit pas toujours par le
sang.
Dans le cloître les murs s’ornaient de fresques anciennes des
anges écailles des saints oubliés une paix étrange régnait dans RENA - Les Compagnons Forgerons
ce lieu.
Marie marchait avec une tunique propre sur les épaules, Son
front portait encore une fine cicatrice.
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