Page 91 - Afrique Foncier juillet 2020
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Togo

               Edwige Soncy, Parajuriste, bénéficiaire du projet EWoH2 dans le canton

               d’Afagnangan
               « Il est important de poursuivre  le projet et de

               l’étendre à d’autres localités pour impacter beaucoup
               plus de monde »






























               Qu’est-ce que  vous retenez du projet           beaucoup plus de monde.  Sinon,  si on relâche
               EWoH2 ?                                         aujourd’hui, le projet malgré ses résultats probants
               A travers le projet EWoH2, nous avons été formés   sur  le  terrain,  on  va  renouer  avec  les  anciennes
               sur l’accès des femmes à la terre. On nous a formés   habitudes en écartant  les femmes  des partages
               sur les droits dont  nous disposons pour bénéficier   des biens fonciers des parents.
               de l’héritage foncier. Sinon ce projet est à saluer.
               Jadis,  nos  grands-parents  disposaient  des  biens   Aujourd’hui, est-ce que vous
               immobiliers, mais seuls les hommes bénéficiaient   personnellement, vous avez pu avoir
               de tout. Mais aujourd’hui, avec le projet EWoH2 de   accès à la terre ?
               la  KAS,  nous  les  femmes  aussi,  nous  bénéficions   Aujourd’hui, je suis une preuve vivante du projet
               désormais  de ces  biens  immobiliers surtout  les   EWoH2.  Avant ce projet, je n’avais  pas accès à
               terres en milieu rural. Les femmes  cultivent la   l’héritage foncier de mon père. Avec l’avènement de
               terre plus que les hommes, mais elles avaient été   ce projet et après notre formation à Notsè, quand
               lésées dans le partage de l’héritage foncier.  Mais   je suis  rentrée, j’ai  partagé avec  mes  frères,  le
               depuis que ce projet est arrivé, dans les marchés,   contenu de cette formation afin qu’ils s’imprègnent
               à  l’église,  dans  les  familles,  à  diverses  occasions,   des droits de la femme  à avoir accès  à la terre.
               nous  sensibilisons  les  populations  sur  les  droits   Aujourd’hui, moi aussi je possède de terres rurales
               des femmes au foncier. Et depuis lors, nous avons   chez moi à Afagnagan, dans la préfecture de Bas-
               remarqué  que les partages  se font  actuellement   Mono,  qui sont  mêmes  sécurisées,  parce que
               équitablement dans les familles, entre les hommes   nous sommes fait les papiers qui me confèrent la
               et les femmes, quand il s’agit des biens immobiliers   propriété de ma parcelle reçue après le partage de
               laissés par leurs parents défunts.
                                                               l’héritage foncier de notre père.
               Pensez-vous qu’on peut améliorer
               davantage l’accès des femmes au foncier                           Propos recueillis par Ayi ATAYI
               ?
               Il  est  important  de  poursuivre  le  projet et  de
               l’étendre  à  d’autres  localités  pour  impacter


                                                                                                           91
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