Page 97 - Livre "CALAVERAS" de Patrick Bard
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ne vienne clore les festivités jusqu’à l’année  de squelettes et les têtes de morts se   VOLVER  Marie-Berthe y yo nos  quedaríamos dos
 suivante.  balançaient au-dessus des rues pavées où                           semanas.
 Je ne savais pas alors qu’il existait nombre  déambulaient des hordes de touristes. Pas   Regresamos a México para el Día de  Mientras pasaba octubre, calaveras y

 d’autres jours où les trépassés se rendaient  une vitrine sans son trépassé aux os de   muertos de 2009, en Oaxaca.  esqueletos surgían con tanto ímpetu
 au festin des autels.   papier mâché, pas un commerce ou un bar   La fiesta ya llevaba varios días. Los  comercial como las iluminaciones de
 Je ne savais pas alors que dès le milieu de  sans saynète macabre. Dans les années qui   esqueletos y las calaveras de papel picado  Navidad en Francia.
 la dernière semaine d’octobre venaient  suivirent, nous fûmes appelés vers d’autres   adornaban las calles empedradas en las  De nuevo en Oaxaca, nos encontramos con

 en premier ceux qui s’étaient perdus, qui  terres latino-américaines.   que  desfilaban  hordas  de  turistas.  En  los primeros muertos, o mejor dicho, con los
 étaient  morts  en  chemin,  d’accidents,  sur  Le 12 octobre 2016, invité à un festival de   ningún escaparate faltaba la calaca de  primeros parranderos: chicos y chicas con
 la route, suivis de peu par les pendus,  littérature organisé par Paco Ignacio   papel maché, cada tienda y cada  bar tenía  la cara pintada de calavera, e incluso, más
 les suicidés, puis les enfants des limbes,  Taïbo II, célèbre auteur mexicain et ami de   su puesta en escena macabra.  tarde, una anciana disfrazada de Catrina

 enfants nés de fausses-couches, morts- longue date, je me préparais à d’heureuses   Años después, el 12 de octubre de 2016, nos  venida a menos en un baile. Sin pensarlo, yo
 nés non baptisés, cheminant dans le  retrouvailles mexicaines. À peu près au   invitó a un festival de literatura Paco  había sacado mi cámara y había empezado a
 long cortège des disparus juste avant les  moment où j’embarquais dans l’A 380   Ignacio Taibo 2, famoso escritor mexicano  tomar fotos.
 enfants baptisés, ceux qui avaient reçu  d’Air France à destination de Mexico,   y viejo amigo, así que me esperaba un feliz  Saqué fotos de la gente maquillada, de las
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 l’extrême-onction, juste avant les âmes du  mon téléphone portable émit une ultime   reencuentro con México. Cuando subí al  mujeres mixtecas y zapotecas con flores en
 purgatoire, et avant, enfin, le restant de la  sonnerie avant l’extinction règlementaire   A380 de Air France con destino a la Ciudad  el tocado que bailaban frente a la catedral.
 cohorte des morts. Jusqu’au 2 novembre.  en  cabine.  Je  pris  la  communication.   de México y antes de cumplir con la regla  Saqué  fotos  de  la  fiesta  de  muertos  en
 En ces années de début de millénaire,  Mon  meilleur  et  plus  vieux  compagnon   de apagar el celular recibí una última  Huautla de Jiménez, mientras buscaba en

 l’érection d’un autel était encore affaire de  d’enfance venait mettre fin à ses jours. Ce   llamada. Contesté. Mi mejor y más viejo  vano a un sabio de los hongos que había
 famille. À la rigueur, il s’en élaborait dans  soir-là, je laissai un gros bout de moi-même   amigo de la infancia acababa de quitarse  conocido en 2007.
 les édifices publics, les musées, les maisons  sur le tarmac. Je ne me souviens de rien,   la vida. Aquella noche  dejé  una parte  Regresamos a la Ciudad de México.
 d’illustres.  d’aucun moment du vol. Nous avons atterri   importante de mí mismo en la pista del  Las calles se llenaban de gente.

 à Mexico. Paco et Paloma nous attendaient,   aeropuerto. No recuerdo nada del vuelo.  Tomé fotos de un desfile de muertos, y  el 26
 VOLVER  ils nous ont déposés à l’hôtel et j’ai un gros   Llegamos a la Ciudad de México. Paco y  de octubre de uno de zombis, los muertos
 blanc concernant la suite.  Paloma nos esperaban, nos llevaron al  vivientes o walking dead de Halloween, al
 Nous revînmes au Mexique pour  Día de  Vaille que vaille, j’ai participé aux débats,   hotel y lo que pasó después desapareció  que asistieron unas 17,000 personas, si mal

 Muertos en 2009, à Oaxaca.  aux rencontres, aux signatures.  en la nada.      no recuerdo.
 Déjà, la fête avait pris de l’ampleur.  Nous étions là, Marie-Berthe Ferrer et moi,   Mal que bien, participé en las tertulias,  Saqué fotos de unos árboles sagrados, de
 Les festons de papiers colorés à motifs  pour deux grosses semaines.  los encuentros, las firmas de libros.  cráneos de prisioneros sacrificados por
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