Page 94 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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C’ÉTAIT EN MAI 68
A mon retour de Liverpool, j’es la surprise de trouver des
piquets de grève devant la compagnie d'assurances où je travaillais,
toute la France s’était mise en grève, ce qui ne faisait qu'amplifier
mes envies d'évasion.
Je perdais de vue mes amies, je ne sais ni pourquoi ni comment
cela était arrivé, et finalement je passais mes week-ends sur la côte
belge, avec deux amis de mon quartier.
Nous nous rendions à Ostende, dans un endroit très branché à
l'époque, fréquenté par les Wallons, les Flamands, mais également les
Français du Nord, de Reims et même ceux deParis. Il faut dire que
l'endroit était très avant garde, la discothèque où nous dansions
toute la nuit nous passait du Marvin Gaye, Nina Simone, Aretha
Franklin, et toute la musique Motown.
Je ne savais pas à l'époque que j’allais croiser par hasard, sur la
côte belge, celui que je rencontrerai à Paris quelques décennies plus
tard et deviendrait mon époux, en secondes noces.
La pratique de l’auto-stop s'était banalisée et chose incroyable
de nos jours, semblait de bon ton. Il arrivait de me rendre à
Rotterdam aux Pays-bas, avec ma petite sœur pour l'achat d'une
simple paire de chaussures, à l'insu de mes parents bien entendu.
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