Page 99 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Ils étaient jeunes, beaux, charismatiques, bronzés avec les
cheveux longs de l'époque, look glamour et branché de Londres style
quartier de Soho. Stéphane, le plus grand d'origine belgo-espagnole
venait de Bruxelles, et Larry d'origine asiatique venait de Malaisie et
vivait à Londres, il ressemblait à un Amérindien. Ils venaient de
rentrer de Marrakech, après un long séjour au Maroc, peu fréquenté à
l'époque et ils étaient de passage à Cannes avant leur retour à
Londres, où ils avaient élu domicile pour leur job de mannequinat.
Je n'imaginais pas encore à quel point ces deux-là allaient
changer mon destin. Nous faisions des projets nous imaginant déjà
installés à Paris, réalisant nos objectifs respectifs. Ils souhaitaient
tous deux rentrer dans une compagnie de danse, mais avaient du
chemin à faire avant d'y parvenir. Moi je me voyais évoluer dans le
monde de la haute-couture depuis que j'avais craqué pour ce jeune
couturier « YSL » qui faisait « la une » des magazines de mode, mais je
n'avais aucune expérience dans ce domaine, encore moins comment
y arriver. Nos rêves semblaient utopiques, alors Stéphane rentra à
Londres, le premier.
Je restais deux semaines supplémentaires à Cannes avec Larry
qui ne s'exprimait qu'en anglais, ce qui me permettait d’approfondir
mes acquis anglophones. Deux semaines plus tard, Larry rejoignait
Londres. Quant à moi, je restais à Nice chez des amis du Nord, où
j’aurais pu m’installer puisque je venais décrocher ce job alimentaire
de secrétaire dans une fameuse banque qui fut l’objet de l’un des plus
célèbres cambriolages du siècle. Je renonçais finalement à cette
proposition pour rentrer à Roubaix que je trouvais plus sinistre que
jamais, sans penser que je retournerai un jour à Cannes dans d'autres
conditions, en qualité d’ambassadrice d'un grand couturier parisien.
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