Page 104 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Une voiture 2 CV s’arrêta et l’homme à l’intérieur, me semblait

              correct mais impersonnel. Il me proposa de monter puisqu’il me

              confirmait sa destination identique à la mienne. Une fois dans la

              voiture, le personnage changea d’attitude et il régnait soudainement
              une ambiance qui me mit mal à l’aise, jusqu’au moment où je le vis

              prendre une direction pour quitter l’autoroute. Furieuse, je lui

              demandais de s’arrêter, mais en vain, il eut un sourire qui en disait

              long sur la suite à venir, alors je tentais d’ouvrir la portière en

              marche, mais il les avait toutes bloquées par précaution.


                   Il avait probablement prémédité son acte qui ne devait pas être le

              premier puisqu’il me mit devant le fait qu’il allait accomplir, et

              m’emmena dans un bois dense et obscur qu’il semblait bien

              connaître. Me sentant prise au piège, je tentais le tout pour le tout, en
              lui proposant un lieu plus confortable, voire même un hôtel. Ironique,

              il n’approuva pas cette solution qui risquait de le trahir, alors il

              s’endurcit, puis s’arrêta ; sortit du véhicule et me menaça avec une

              lourde pierre de la taille d’une dalle avec laquelle il comptait

              m’assommer et me tuer si je m’opposais à ses fantasmes.
              Impressionnée, traumatisée, paralysée, il ne me restait plus qu’à

              subir son cynique projet, je m’effondrai dans la voiture en m’offrant à

              lui, telle une statue de marbre, m’imaginant déjà quoiqu’il en soit une

              issue fatale.



                   Il n’en fut rien, il semblait satisfait de son acte quand il s’apprêta

              à faire demi-tour, m’abandonnant là en plein cœur d’une forêt où le
              jour commençait à tomber. J’étais dévastée et pleine de dégoût, mais

              par instinct de survie, je tentais un ultime plan machiavélique et lui

              fis remarquer qu’il pouvait tout au moins me déposer au bord de

              l’autoroute afin que je puisse rentrer dans ma famille.  À mon grand

              étonnement il accepta.




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