Page 105 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Une ambiance malsaine et ambiguë régnait dans la voiture, alors

              je le mis à l’aise en lui exprimant mon souhait de le revoir et lui fixais

              un rendez-vous dans un café situé au boulevard Saint-Michel le
              samedi suivant, mais tout cela faisait partie du plan que je venais

              d’imaginer. Il approuva, bien que très méfiant évidemment. Il me

              déposa au bord de l’autoroute, et en toute discrétion, je relevais le

              numéro de sa plaque minéralogique, afin de me rendre dès mon

              retour à Paris, au commissariat de police, et fournir le numéro de sa
              plaque minéralogique pour identifier l’individu, et le faire arrêter le

              jour prévu du rendez-vous fixé et convenu.



                   Il fallut encore me résigner à rentrer en auto-stop, mais après

              tout ce que je venais de subir, que pouvait-il encore m’arriver.


                   C’est une confortable voiture de sport qui s’arrêta, et un homme

              très élégant m’ouvrir la portière avec un grand sourire. Il avait du

              mal à s’exprimer en français, mais devant l’expression de mon visage

              qui laissait transparaître mon désarroi il me mit à l’aise, et je
              m’effondrais en pleurs lui racontant ce que je venais de subir.

              L’ironie du sort voulait que je venais de « balancer mon porc » à cet

              homme si courtois, qui m’annonçait être grand négociant en élevage

              de porcs. Il rentrait à Amsterdam, mais fit un détour pour me déposer

              devant la porte de mes parents. Il me laissa sa carte, pour ses

              prochaines visites à Paris, mais je ne lui donnais pas suite, vu les

              circonstances dans lesquelles j’avais fait sa connaissance.


                   Mon frère m’ouvrit la porte et devant mon visage défiguré par la

              contrariété, je lui racontais discrètement cette mésaventure, puis je

              rentrais voir mes parents auxquels je prétextais une grande fatigue,

              pour avoir raté mon train et attendre le suivant.




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