Page 98 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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AU REVOIR CANNES
Cannes était une ville splendide et très vivante, c'était la pleine
saison. J'adorais mon studio avec la salle de bains de marbre rose, et
son balcon donnant sur la rue d'Antibes.
Nous avions adressé une carte postale à nos parents. Ceux-ci,
inquiets et furieux d’apprendre que ma petite sœur prolongeait ses
vacances à Cannes, bien qu’elle était sur le point de se trouver un job,
m’adressèrent un courrier m’ordonnant de la mettre dans le train
direction Roubaix, et dans le cas contraire ils déposeraient plainte
pour détournement de mineure. Je payais donc un billet de train
direction Roubaix à ma sœur, avec quelques regrets.
Afin de ne pas me retrouver seule dans une ville que je
connaissais à peine, je sortais très souvent en discothèque, située
derrière chez moi, où je retrouvais quelques connaissances de ma
région. L'idéal dans cette ville résidait dans le fait que je n'avais pas à
me déplacer très loin en ce qui concernait toutes mes activités
diurnes et nocturnes. Mais la fin de l'été approchait, et la ville
commençait à se vider de ses touristes, je m'ennuyais déjà de Cannes
et de la Croisette, malgré quelques excursions aux îles de Lérins. De
plus mon job me déplaisait sérieusement, sans aucune responsabilité
et sans intérêt, mais surtout aucune créativité, ce qui me frustrait
totalement.
Vint le jour où je remarquais deux garçons qui passaient
régulièrement dans la rue d'Antibes. Je les retrouvais le soir en
discothèque, ils étaient très différents du monde que j'avais connu
jusque là et ma curiosité m'avait poussée à faire leur connaissance.
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