Page 29 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LA NAISSANCE DE MA SŒUR





                   L’éloignement de mon frère, en prévision de cet événement, avait rendu
              une certaine sérénité dans notre environnement. Je me retrouvais donc pour

              un certain temps fille unique, et le calme régnait à nouveau dans la cour ainsi
              qu’à la maison. Le seul problème, du haut de mes cinq ans et demi, je détestais

              me retrouver seule dans la chambre au premier étage, mon frère absent, je me
              sentais perdue et isolée.


                      C’était une belle soirée d’automne, en octobre, j‘étais couchée dans notre
              chambre soudainement devenue immense, et l’obscurité stimulait mon

              imagination. A la perception du moindre bruit, je m’imaginais qu’un nombre
              incroyable de souris et autres bestioles, grouillaient autour de mon lit, et

              n’attendaient qu’une chose, y grimper pour venir me rejoindre !!! Je tentais
              désespérément de retenir ma respiration, mais les bruits persistaient. J’hésitais

              longuement entre le fait de rester totalement immobile dans ce grand lit
              inhospitalier ou me précipiter vers l’escalier pour rejoindre mes parents et ma

              grand-mère au rez-de-chaussée.


                      Saisie soudain d’un courage surhumain, je décidais de sortir du lit, afin
              d’enjamber cet amoncellement de bestioles  imaginaires, attroupées autour du

              lit, pour me précipiter vers l’escalier. Finalement mes pas hésitants touchaient
              bien le sol, alors je détalais à une vitesse fulgurante vers l’escalier abrupt, sans
              rater aucune marche cette fois-ci, ayant acquis la technique pour éviter toute

              chute.


                      Arrivée au rez-de-chaussée je découvris un bébé rose et chauve, dont la
              carnation était accentuée par les draps bleus qui bordaient le nouveau-né.

              Maman surprise de cette arrivée fracassante, me sourit et me conseilla d’aller
              embrasser cette petite sœur prénommée Martine, qui venait d’entrer dans ma

              vie.






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