Page 27 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LE SIROP DE POMMES DE REINETTES
Ce comportement de pyromane valut une punition magistrale à mon frère,
et bien que je ne fus qu’une victime dans cette histoire, sur ordre de mon père,
nous étions condamnés tous deux, à passer le reste de la journée dans notre
chambre. Cette punition était légitime, en tout cas pour mon frère, et nous nous
retrouvions finalement tous les deux enfermés au premier étage, pendant que
maman couchée au rez-de-chaussée, subissait la douleur des contractions, mon
père patientait à ses côtés pour la réconforter.
La chambre de mes parents, se situait face à la nôtre. Une armoire à
pharmacie s’y trouvait, un peu en hauteur, ce qui ne manqua pas de retenir
l’attention de mon frère, en manque d’occupations facétieuses. Il suffisait pour
lui de grimper sur le lit de nos parents pour y accéder facilement. Ce qu’il fit
sans hésitation. Puis il tenta de me faire boire par force, un liquide rouge qui se
trouvait dans une fiole, je ne crois pas en avoir ingurgité énormément.
Quant à lui, il s’était réservé la bouteille d’un délicieux sirop qu’il me fit à peine
goûter, pour se l’accaparer et la vider entièrement de son contenu.
Quelques heures passèrent, et commença les allers et venues incessantes
de mon frère qui se rendait fréquemment aux toilettes situées à l’extérieur
dans la cour. Maman finit par reprocher à mon père, sa trop grande sévérité
envers mon frère, suite à cet acte de pyromane, et pensait qu’il devait être
choqué de la punition pour se rendre aux toilettes aussi fréquemment et se
soulager d’un besoin pressant !
Finalement mon père, pris l’initiative de monter pour inspecter les
chambres et trouver la source de cet inconvénient. Une fois le premier étage
atteint, il remarqua la porte de l’armoire à pharmacie ouverte.
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