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BAGNOLE ART.            Essai





      Pas   grand-chose…    On   peut   contempler   le   paysage   et
      détailler   le   tableau   de   bord,   manomètre,   voltmètre,   on   se
      surprend   à   tapoter   sur   les   cadrans   de   verre   pour   faire
      bouger   les   aiguilles   paresseuses,   la   précision   n’était   pas   le
      fort   de   l’instrumentation   de   l’époque.   Autre   grand   plaisir,
      admirer   ce   long   capot   aux   ailes   rebondies  qui   le   bordent,  le
      tout   surplombé   de   petits   rétroviseurs   chromés   qui   n’offrent
      que   peu   de   visibilité.Chaque   instant,   on   est   à   l’écoute   de   la
      mécanique,   de  la   vitesse   que   l’on   peut   maladroitement   faire
      craquer en rétrogradant.
      Georges   me   dit   «   Vas-y,   appuie,   ça   avance…   ».   J’ose.   Tout
      en  restant  en  quatrième,  j’enfonce  le  champignon,  l’avant  se
      lève   et   la  voiture   bondit   comme  un  jaguar,   je  vous   l’accorde
      elle était facile celle-là !
      Pour   tout   vous   dire,   même   s’ils   sont   d’époque,   les   213
      chevaux   sont   bien   là   et   on   ne   boude   pas   son   plaisir   en
      s’offrant  quelques  petites  accélérations,  qui  à  défaut  de  vous
      clouer   au   siège,   donnent   une   sensation   de   vivacité   accrue
      par le fait d’être la tête à l’air.
      Toute   bonne   chose   ayant   une   fin,   nous   rentrons.   Je   suis
      heureux   de   ce   petit   tour   qui   m’a   permis   d’apprécier   cette
      voiture,   qui   malgré   son   âge,   présente   une   forte   aptitude   à
      générer   du   plaisir,   tant   par   la   conduite   que   par   les
      sensations qu’elle procure.
       
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