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table ronde

                                                             QUOFI




              sible de pouvoir faire par rapport à la récupération et       la construction, c’est un petit peu plus compliqué. le
              au retraitement des déchets. Il existe cependant une          modèle économique est différent, mais il y a aussi des
              vraie réflexion à avoir, tout particulièrement sur l’ou-      gisements de déchets absolument colossaux.
              tillage électroportatif, puisque nous sommes amenés
              à mettre beaucoup de lithium sur le marché. toutes            Marie-José  Nicol  (Bricomag)  :  le  gouvernement
              ces batteries hautes performances qui arrivent vont           avait voulu dans un premier temps, que ce soit gra-
              représenter  un  vrai  défi  écologique.  nous  sommes        tuit, mais c’est impossible, car à un moment donné il
              donc très attachés avec le Secimpac à essayer jus-            faut bien qu’il y ait quelqu’un qui paye, par contre s’il
              tement de redynamiser cette filière. nous avons des           y a une filière avec un éco organisme ça peut être payé
              acteurs politiques qui sont loin de nos métiers. Ils ar-  QUINCAILLERIE   par l’utilisateur final, mais ça n’est pas très simple.
              rivent avec des projets de loi pas toujours aboutis, ce   AIXOISE
              qui se traduit trop souvent par des effets d’annonce.   Cyril LAINÉ
              Personne, par exemple ne sait encore aujourd’hui si   Acheteur   Une caution à l’achat des
              tous ces problèmes seront traités de façon franco-  quincaillerie  batteries, bonne réflexion !
              française ou plutôt à l’échelle européenne.   Activité :
                                                          Distributeur      Pascal Blache (Taka Yaka) : nous parlions tout à
              Marie-José Nicol (Bricomag) : Faire la même reP   CA 2018 : 32   l’heure d’outillage électroportatif avec les batteries,
              pour  l’ensemble  des  métiers  du  bâtiment  paraît  à   millions €  je peux vous dire qu’elles finiront dans la poubelle, on
              l’ensemble  des  acteurs  un  peu  utopique  et  si vous   Effectif : 170  ne va pas les stocker, c’est de la logique de chantier.
              prenez  des  professions  comme  les  fenêtres  ou  les
              portes, ils n’ont aucune obligation.                          Vianney  Hamoir  (Cofaq)  :  Il  y  a  peut-être  une
                                                                            contre-valeur à associer aux batteries. Si elles ont un
              Frédéric Ducloyer (Uniq) : nos produits sont déjà             coût environnemental élevé, et si tu me ramènes ta
              couverts par un certain nombre de reP et la volonté           batterie tu récupères les 500 € que tu as laissés en
              c’est d’étendre progressivement des filières reP à un         caution pour pouvoir en disposer, puisque pour tra-
              maximum de produits. Sachez qu’ils sont déjà cou-             vailler et être performant dans ton travail, tu utilises
              verts  pour  les  emballages,  quand  vous  utilisez  des     les ressources de la nature, donc c’est légitime qu’en
              batteries, des piles, etc. ou la d3e pour les équipe-         contrepartie il y ait une valorisation qui soit mise en
              ments électriques et électroniques.                           place.
              Il y a 2 projets de reP qui nous concernent directe-
              ment.  le  premier  était  initialement  dénommé  bri-        Nicolas  Gros  (Bosch)  :  Ce  serait  une  sorte  de
              colage,  jardinage  et  un  second  projet  était  destiné    consigne.  Ceci  peut  constituer  une  source  de  ré-
              aux produits de la construction. en ce qui concerne           flexion. Que ce soit par l’intermédiaire de la distribu-
              le projet de bricolage, jardinage, ça avance relative-        tion ou non, nous, fabricants, avons une certaine res-
              ment vite, l’ademe propose de cibler cette reP sur            ponsabilité lorsqu’on met les produits sur le marché
              l’outillage, de la tondeuse à gazon jusqu’au petit ou-        de récupérer effectivement les batteries. Ce problème
              tillage. Qui dit reP, dit qu’il faut trouver un modèle        de récupération est une des questions qui à mon avis
              économique cohérent à l’échelle de l’ensemble de ces          va nous occuper dans les mois et années à venir.
              produits afin de financer la collecte, le tri et le recy-
              clage, etc. nous avons une filière qui doit s’équilibrer      Pascal Blache (Taka Yaka) : les marques ont fait
              économiquement avec des catégories de produits ex-            en sorte que nous en soyons tributaires. J’achète une
              trêmement limitées. en particulier en ce qui concerne
              l’outillage à main, nous sommes sur des produits à
              coûts relativement faibles.
              Marie-José Nicol (Bricomag) : après il faut savoir
              s’il y a une visible fee ou pas, car s’il y a une visible fee
              cela veut dire qu’à la finale sur le prix de vente dans le
              point de vente, la participation écoresponsable est af-
              fichée. Ceci change quand même considérablement
              la physionomie de la reP, quand il n’y a pas de visible
              fee ça n’a pas de rôle pédagogique.
              Frédéric Ducloyer (Uniq) : Pour le bricolage, nous
              avons à faire à une reP assez classique, le consom-
              mateur paye, il a l’information sur l’éco participation,
              il n’y a pas d’ambiguïté. Sur la future reP au niveau de



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