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table ronde

                                                             QUOFI




              l’artisan. en effet, se posent des problématiques tech-       Nicolas Gros (Bosch) : nous n’avons pas les chiffres,
              niques liées au stockage des produits. les dispositifs        car il existe des filières concurrentes, dont 2 sont do-
              réglementaires se multiplient et la capacité à mutua-         minantes en termes de récupération. ensuite, il est
              liser se restreint. Il est impératif de trouver un modèle     difficile  de  comparer  des  chiffres  de  ventes  dyna-
              économiquement  supportable  qui  puisse  s’adapter           miques d’une année sur l’autre. Une machine peut
              aux évolutions des comportements sociétaux, tout              être  renouvelée  au  bout  de  deux  ans  comme  elle
              en  nous  permettant  quand  même  de  continuer  à           peut être renouvelée au bout de 20 ans, ce serait très
              faire un peu de commerce.                                     aléatoire à l’heure actuelle de faire ce comparatif, à
                                                                            supposer qu’on puisse le faire.
              Vianney Hamoir (Cofaq) : taxons très cher les pro-  SPAX FRANCE
              duits qui ne sont pas du tout vertueux.     Hugues GUYOT      Daniel Attali (Capeb) : Je suis artisan dans le bâti-
                                                          Directeur         ment et je représente la Capeb Grand Paris. J’étais en
              Nicolas Gros (Bosch) : le véritable enjeu, c’est ef-  commercial   réunion et le thème était justement l’environnement,
              fectivement plus un enjeu de communication. nous   quincaillerie  le recyclage. les pouvoirs publics ne vont pas se poser
              devons  expliquer  que  ce  n’est  pas  une  vraie  taxe.   Activité :   longtemps la question, ils sont en train de réfléchir
              Pour nous fabricants, la difficulté c’est d’estimer l’éco   Fabricant de vis   à un système de coercition, et notamment sur l’idée
              contribution, à savoir le coût réel de collecte et de   pour la fixation   de mettre des amendes. Ils font l’amalgame avec les
              traitement.  naturellement  plus  nous  sommes ver-  du bois  dépôts  sauvages  parce  que  c’est  dans  la  presse  et
              tueux, plus nous aurons pris en compte ces éléments   CA 2018 : > 20   dans les médias, mais ils n’ont pas de visibilité sur la
              lors de la conception du produit.           millions €        réalité du terrain. Ils se focalisent sur les décharges.
                                                          Effectif : 23
                                                                            en termes de recyclage, j’ai un système tout à fait au
              Pascal Blache (Taka Yaka) : Comme pour les télé-              point, à savoir que les déchetteries où je vais mettre
              phones portables avec l’effet reconditionné.                  ma ferraille, mes gravats, les batteries, les appareils
                                                                            électriques,  l’électroménager,  l’électroportatif,  etc.
              Nicolas Gros (Bosch) : Je pense que le recondition-           me les reprennent moyennant 90 € la tonne. Pour la
              nement  des  téléphones  est  un  bon  exemple,  mal-         partie robinetterie, tous les éléments qui sont mis en
              heureusement,  dans  notre  métier,  nous  disposons          décharge comme les compteurs, mais aussi le laiton
              de  moins  de  matières.  Un  téléphone  portable  se         sont refondus pour en faire de nouveaux.
              renouvelle environ tous les deux/trois ans, ceci im-
              plique une masse et un volume qui rend plus compli-           Pascal Blache (Taka Yaka) : dans ce cadre-là, j’ai
              qué d’adapter ce modèle à l’outillage électroportatif.        déjà été contacté par ecoddS payé par plusieurs in-
              Cependant, nous pourrions nous inspirer de certains           dustriels, et qui fait la promotion de la récupération
              points, c’est évident.                                        dans les déchetteries des particuliers. C’est comme
                                                                            quand  je  vais  chez  mon  pro,  je  peux  prendre  un
              Vianney  Hamoir  (Cofaq)  :  Je  voulais  poser  une          contrat professionnel pour la récupération de pein-
              question à nicolas concernant les informations que            ture, il récupère et il fait le tri pour moi, donc je paye
              peut avoir le Secimpac entre le nombre de machines            moins cher que dans ma déchetterie professionnelle
              vendues et le nombre de machines qui rentrent dans            où le règlement se fait à la tonne. Je vois donc des
              le circuit de recyclage.                                      éléments se mettre en place.

                                                                            Frédéric  Ducloyer  (Uniq)  :  l’intention  initiale  du
                                                                            gouvernement était de cibler l’outillage acheté par le
                                                                            particulier en GSb. les produits vendus dans les cir-
                                                                            cuits professionnels étaient donc exclus. Seulement,
                                                                            si la GSB est bien un réseau de grande consomma-
                                                                            tion, beaucoup d’artisans vont aussi y faire leurs em-
                                                                            plettes, donc finalement le champ a été étendu.

                                                                            Nicolas Gros (Bosch) : nous ne faisons pas de récu-
                                                                            pération pour la simple et bonne raison, c’est que nous
                                                                            travaillons  avec  la  distribution,  donc  ne  vendons  pas
                                                                            en direct. Par conséquent nous n’avons pas de contact
                                                                            avec un artisan qui viendrait nous ramener du matériel
                                                                            pour acheter quelque chose de nouveau. l’idée est effec-
                                                                            tivement tout à fait intéressante, au même titre que la
                                                                            consigne. Seulement, tout ceci nécessite une organisa-
                                                                            tion, sans oublier également les aspects commerciaux.



                                          Bricomag N°241        48  DÉCEMBRE/JANVIER 2020
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