Page 4 - BUSINESS PLAN - JUIN_Neat
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Je vendais aussi des choses à mes camarades, j’avais organisé un trafic de billes dans la cour en CM2, j’étais
le parrain du business, respecté, accompagné de mes gardes du corps - tout se payait en billes d’acier, et j’y
avais accès gratuitement grâce à mon contact dans une casse automobile, qui me les donnait.
Je revendais ces billes de roulements contre des goûters, des stylos, des jouets, ou même de l’argent, et je
faisais même des prêts à intérêts à mes camarades.
J’ai rapidement compris comment faire des profits.
J’avais pris l’habitude de faire travailler mes sœurs et mon frère dans le jardin pour qu’ils trouvent des
diamants dans la terre ou du pétrole.
A défaut d’en trouver, ils me ramenaient parfois des granits plutôt jolis, que je brisais, polissais, et revendais
sur le rond-point du quartier aux voisins bienveillants, pour quelques francs, je souhaitais aider mes parents
à augmenter le niveau de vie de la famille. J’avais comme rêve de soigner mon Père.
Un matin ma mère attrape les affaires de mon père, et les entasse sur le pont devant chez nous, qui
enjambe le torrent.
Mon père ramasse ses vêtements, en pleurant, charge sa voiture, et part.
Je ne le verrai plus jamais. Mes parents viennent de divorcer, j’ai 14 ans.
2. L’INTERNAT 15 – 17 ans
Parti à l’âge de 15 ans pour un internat semi-militaire ( tenu par une secte condamnée récemment ) à 1200
kms de chez moi - frontière allemande – je prends beaucoup de maturité et d’assurance grâce à mes
nouveaux amis, et ce déracinement total. Je suis responsable d’équipes, du chantier d’une maison ( une
vraie ).
Je préfère rester dans un environnement hostile et exigeant à l’autre bout du pays pendant 2 ans, ne
revenant que pendant les vacances scolaires, que de revoir mes parents dans les Pyrénées où il n’y a aucun
avenir.
Cet internat s’avère être une secte mortelle où des camarades sont sexuellement agressés, certains de ma
promotion se suicideront à force de harcèlement.
Les privations de nourritures et les violences physiques sont monnaie-courante, mais je préfère être avec
mes amis qu’avec ma famille. D’autant que je me sens grandir et mûrir très vite au contact de cette
adversité.
De nombreux procès ont lieu aujourd’hui contre cet établissement et contre la communauté « des
Béatitudes ». Je réussis à obtenir mon brevet en candidat libre malgré mon désintérêt total pour l’Ecole
depuis toujours. Je ne sais pas ce que je ferai plus tard, et je ne me sens pas capable d’être salarié ni de faire
des études pour devenir un salarié haut-de-gamme.
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