Page 7 - BUSINESS PLAN - JUIN_Neat

Je ferai plusieurs chantiers avec des anciens de la Légion Etrangère.

A Reims, nous dormons dans l’immeuble que nous démolissons. Même eux finiront par arrêter, trop dur.

Je dois continuer seul pendant 14 jours sans pauses, pour terminer dans les temps.

C’est l’expérience la plus extrême de toute ma vie. Je me découvre des ressources secrètes.

Je m’évanouis plusieurs fois dans des efforts intenses, je ne vois plus un seul visage humain pendant 2
semaines.

Je dors 4 heures par nuit sur le sol, je mange des conserves sur un réchaud à gaz, je me lave au lavabo et à
l’eau froide sans électricité.

A la fin, méconnaissable, je remonte chez moi, je ne serai finalement payé qu’à moitié, juste de quoi couvrir
mes frais de déplacement. A bout physiquement, je suis invité à quitter mon appartement, je ne parviens
décidément plus à payer mon logement.

Je dors sous les ponts avec une tente, je m’approprie la médiathèque pour envoyer mes CV, et continuer à
écouter mes «héros » sur YOUTUBE, des entrepreneurs qui prêchent le dépassement de soi, ou des
militaires en Guyane qui passent des stages hors du commun.

Parallèlement je travaille comme livreur de sac de farines de 50 kg, parfois par 2 à la fois, – livraison à la
main dès 3h00 du matin – pour les boulangeries de toute la Lorraine.

Je me lie d’amitié avec le chauffeur du camion, 20 ans de métier, un physique en acier, lui aussi a connu la
difficulté.

Pendant les tournées il me raconte sa vie, ses rêves, ce qu’il n’a pas eu le courage de faire, et déjà, me dit-il,
« bientôt la retraite et le cimetière ».

Chaque fois qu’on tourne ensemble, il me dit ses regrets de ne pas avoir créé son entreprise, épousé la fille
qu’il aimait, fondé une famille. Ses discussions m’angoissent.

En même temps, je travaille comme préparateur de commandes pour une entreprise d’outillage
professionnel, et pour la biscuiterie ST MICHEL qui prépare les madeleines BONNE MAMAN entre autres.

Avec des cours du soir, je prépare et passe le concours sous-officier de la Gendarmerie pour me stabiliser
durablement. Je me fais un physique malgré mon alimentation insuffisante et mes nuits agités en
m’entraînant dans un bois par tous les temps.

Je fais des tractions sur des branches, et des pompes dans la boue pour gagner en puissance et en mental.

C’est aussi à ce moment-là que j’apprends à nager, tout seul, en regardant sur Youtube les grands
champions.

Je vaincs alors, une phobie d’enfance particulièrement tenace, la peur de l’eau et de la profondeur.

Une grande fierté personnelle, puisqu’après 8 mois d’entraînement, je réalise le 25m-crawl en 14 secondes
départ dans l’eau. Il y a des épreuves de natation à l’Ecole de Gendarmerie et je veux être prêt.

Pour m’endurcir encore davantage, je fais une marche de 110 kms, seul, que je réalise en 3 jours.

Cette épreuve d’endurance me permet de méditer sur mon examen avenir.

7