Page 248 - La pratique spirituelle
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Souvent, les circonstances de vie permettent de voir ce qui n’est La conscience contient tout et il n’y a rien qui la contient. Elle
pas encore accepté, qui est immature. Ces circonstances de vie est éternelle et infinie.
ont l’air d’être du sur mesure pour chacun. Peut-on dire que Oui.
l’extérieur est l’exact reflet de l’intériorité ?
Oui, tout à fait. Lorsque vous observez les circonstances Elle se manifeste par les formes en mouvement, qui sont comme
passées et présentes de votre existence, vous en pressentirez autant de vagues de l’océan. Mais elle est une avec ses formes qui
leur intelligence, et leur aptitude à vous enseigner l’art du apparaissent et disparaissent en elle. À ce niveau-là, il n’y a pas
lâcher-prise et de l’abandon. de dichotomie sujet/objet.
Oui, pas de dichotomie.
L’intériorité des êtres étant relativement différente de l’un à
l’autre, comment se fait-il que le monde puisse nous apparaître Celle-ci est créée par l’ego qui est un reflet de la Conscience. Le
sous des traits communs ? Comment des mondes intérieurs singu- moi, entretenu par la mémoire qui engendre le temps, induit
liers parviennent-ils à coïncider en un monde extérieur commun ? l’illusion d’un observateur distinct de l’objet observé.
Tous les êtres partagent la même perception pure, sans Oui, tout à fait.
pensée. Ce n’est que l’interprétation secondaire, qui en
est faite par le mental, qui diffère selon les mémoires et En fait, n’étant qu’une idée, une représentation, le moi ne peut
conditionnements. rien percevoir, mais il est perçu par la conscience, car seule la
Conscience perçoit.
Je comprends qu’il ne faut pas se laisser emporter par les pensées Oui.
qui renforcent l’illusion d’un individu séparé et fictif. Mais refu-
ser de penser à des circonstances difficiles, n’est-ce pas une fuite ? Et dès qu’il est perçu, il disparaît en tant que sujet pour
Une circonstance n’est jamais difficile. Elle n’est que per- n’être plus, comme toutes les formes, qu’une manifestation du
ception qui émerge dans le silence de la plénitude. C’est le sans-forme.
refus de la situation qui engendre l’inconfort. Lorsque la situa- Oui.
tion est vue comme inexistante, car simple apparition fanto-
matique dans le regard de la conscience, l’accent se déplace du Le mental, tout comme le corps, est une manifestation tempo-
contenu vers le contenant. Le contenant est libre du contenu. relle de la conscience, une sorte d’émetteur-récepteur.
Ce rappel a valeur d’enseignement. Elle vous dissocie sans Disons, un reflet de la conscience.
effort de la rêverie mentale, et vous ramène à ce que vous êtes,
dans votre nature non objective. Donc, la meilleure attitude à observer est de demeurer constam-
* ment en ce qui perçoit (y compris la perception de la distraction,
* * de l’identification).
Oui, tout à fait.
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