Page 303 - La pratique spirituelle

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« À force que l’attention revienne à elle-même, elle finit par ne « Il y a quelque chose en vous qui contemple les transforma-
plus se quitter. » tions de votre structure corporelle et mentale. Habitez simple-
ment ce témoin silencieux.”
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« L’observation n’est pas un effort. Elle est vision, et la vision – 33 –
est toujours présente, même lorsque vous vous perdez dans les « L’écoute est une présence qui ne manipule pas les phéno-
considérations égotiques. C’est par son omniprésence que vous mènes. Dans cette non-manipulation, il y a une force orga-
savez vous être perdu(e) dans les projections. Revenez donc au nisatrice qui prend les choses en main. Le laisser-faire est une
regard d’arrière-plan, qui n’est jamais contaminé par ce qui forme supérieure d’action, dans laquelle le moi et ses inten-
est perçu. » tions sont laissées de côté. »

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« Vous êtes silence. C’est pour cela que vous pouvez perce- « L’acte de méditer est un mouvement égotique. Il part du
voir le bruit. Le bruit désigne ici tous les mouvements phé- concept du moi pour tendre vers le concept du Soi. Ce mou-
noménaux. Le silence ne peut jamais être objectivé, étant le vement se déroule dans la plénitude silencieuse de la médita-
connaisseur de tous les objets. » tion. Il naît d’elle et s’éteint en elle. »
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« Oui, c’est une sorte de gymnastique interne que de se déga- « Être méditation n’est pas méditer. Méditer est action. Être
ger des projections mentales dès leur naissance, et de conser- méditation est réalisation. »
ver l’esprit recueilli dans la béatitude propre à la non-pensée.
C’est la « sadhana » de l’ascèse mentale qui, tôt ou tard, porte – 36 –
ses fruits. » « Regardez un arbre. Évitez de le nommer « arbre » et de le
qualifier « beau, vert, ou autre ». La perception émerge alors
– 31 – en vous. Elle est en vous. Observez maintenant le corps qui
« Une fois la réalisation stabilisée, il n’est pas exclu qu’il y ait contient la perception de l’arbre. La perspective s’élargit. Vous
des projections ou mémoires résiduelles qui se manifestent. n’êtes plus réduit à la perception et au corps qui la contient.
Mais elles sont impuissantes à couvrir le son inimitable de la C’est cela le regard de l’impersonnel. C’est lui qui est le
conscience silencieuse. » témoin du personnel. »

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