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HISTOIRE
Comme les Mamelouks avaient peu de puis- les rébellions autour de Suakin et de
sance navale, ils ont dû être approvisionnés La Mecque. Ils ont passé la saison de la
en bois de la mer Noire pour construire les mousson sur l ’ île de Kamaran et ont dé-
navires, dont environ la moitié ont été inter- barqué à Aden à la pointe de la mer Rouge,
ceptés par les Hospitaliers de Rhodes, de où ils se sont engagés dans une politique
sorte que seule une fraction de la flotte pré-
d ’ alliance locale coûteuse avec l ’ émir de
vue pouvait être assemblée. Le bois était
Tahirid, avant de finalement traverser l ’
ensuite transporté par voie terrestre à dos
océan Indien. Ainsi, ce n ’ est qu ’ en sep-
de chameau et assemblé à Suez sous la su-
tembre 1507, soit deux ans après leur dé-
pervision des Vénitiens. La flotte quitte Suez
part d ’ Egypte, qu ’ ils atteignent Diu, une
en novembre 1505, fort de 11 00 hommes,
sous le commandement du mamelouk Amir ville à l ’ embouchure du golfe de Khamb-
Hussain, ancien gouverneur de Djeddah. hat, voyage qui aurait du prendre qu ’ un
L ’ expédition comprenait non seulement mois. La force mamelouke se composait de
des Mamelouks égyptiens, mais aussi un 12 navires, de 11 000 combattants, elle
grand nombre de mercenaires turcs, nu- comprenait en plus l ’ ambassadeur de Cali-
biens et éthiopiens, ainsi que des artilleurs cut. La flotte devait rejoindre celle de Malik
vénitiens. Ainsi, la majeure partie de l ’ Ayyaz, ancien artilleur et esclave d ’ origine
artillerie de la coalition était dirigée par des géorgienne ou dalmate au service du sultan
archers n ’ ayant jamais navigués ou tirés du Gujarat comme gouverneur de Diu. La
au canon, comparé aux Portugais qui maitri-
flotte prévoyait également de rejoindre les
saient parfaitement l ’ art de l ’ artillerie et
forces de Calicut pour attaquer et détruire
du combat naval. Les Mamelouks reçurent
toutes les marchandises et places fortes
l ’ ordre de fortifier Djeddah contre une
portugaises sur la côte indienne, mais les
éventuelle attaque portugaise et de réprimer
hommes venant de Calicut, qui attendaient
la flotte mamelouke en 1505, étaient déjà
partis. Francisco de Almeida premier vice-roi
des Indes, amiral de la mer des Indes et Ca-
pitaine général de la mer des Indes, envoi
son fils Dom Lourenço de Almeida pour pro-
téger certains navires entre Kochi, quartier
général lusitanien de Malabar, et Chaul.