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HISTOIRE
le destin. La guerre de succession d ’ Autriche d ’ Angleterre et d ’ Écosse, a été chassé du
( 1 740-1748 ) relance des hostilités interrom- trône en 1688 lors de la Glorieuse Révolution.
pues pendant trente années entre la France et Leurs partisans, les jacobites soutiennent le
l ’ Angleterre. Dans ce conflit, la première retour au pouvoir de la dynastie catholique
cherche une victoire rapide grâce à une inva- des Stuart. Mais cet usurpateur a été appelé
sion surprise de la seconde. Un groupe de sei- par ses propres sujets contre la réputation d’
gneurs écossais, du douteux lord Lovat au absolutisme des Stuart. Presque exclusive-
respecté Donald Cameron de Lochiel, propose ment écossaise, l ’ entreprise de Charles Ed-
à Louis XV une insurrection en Ecosse si le ward Stuart marque le crépuscule d ’ un mon-
monarque français y envoi des hommes. Ap- de gaélique indépendant. Mais il offre para-
prenant le projet, Charles Edward Stuart ac- doxalement à l ’ imaginaire celtique un pan
court de Rome et passe en France au début important de sa mémoire et l ’ un des fer-
de 1744 pour prêter main-forte. Son arrivée à ments de son identité : charmées par cette ter-
Dunkerque le 25 février ne sert à rien, une re septentrionale faite de brumes et de ro-
tempête annihile tout projet de débarquement. chers. Au côté de son frère cadet Henry Bene-
Le jeune Charles Edward Stuart, « dernier re- dict, né en 1725, le prince Charles Edward
jeton de tant de rois et de tant d ’ infortunés », Stuart grandit dans un cadre privilégié. Dès
comme le disait Voltaire, va essayer de mettre son plus jeune âge, il bénéficie d ’ une solide
un terme à la fatalité qui depuis trois cent ans éducation. S ’ il maîtrise déjà parfaitement l ’
s ’ est abattue sur sa Maison, dans une ultime anglais, sans une pointe d ’ accent, il apprend
tentative pour chasser l ’ usurpateur des trois également le français et le latin. Il est aussi
royaumes de Grande-Bretagne. Depuis un an, initié à la chasse et à la musique et à la maitri-
la famille occupe cette demeure située au se des armes.
coeur de Rome. Surnommée parfois le palais
Une ambition ancienne
Stuart, elle est gracieusement louée pour eux
par la Chambre apostolique. Les Stuart sont Il faut remonter au XVIIe siècle pour compren-
en effet exilés en Italie depuis que le grand- dre les ressorts des événements qui ont fait
père de Charles Edward Stuart, James II trembler le pouvoir anglais dans les années
1740. En 1688, la Glorieuse Révolution ren-
verse le souverain Jacques II dont le catholi-
cisme et surtout les tendances absolutistes
avaient fini par excéder des Anglais majoritai-
rement passés à l ’ anglicanisme et partisans
d ’ une monarchie mixte, accordant tout son
