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HISTOIRE
de pénétrer plus loin en Angleterre, alors qu’
Edimbourg a déjà été reprise par l ’ ennemi.
Humilié par les siens, abandonné par les
Français, Charles Edward Stuart est bien obli-
gé de faire marche arrière vers l ’ Écosse. Les
jacobites ne sont pas inquiétés durant leur re-
Mais c ’ est au sein même de l ’ armée jacobi- traite vers le nord et remportent même encore
te qu ’ apparaissent les premiers désaccords. la bataille de Falkirk. Mais c ’ était sans comp-
George Murray voudrait assurer les positions ter la prise en main par le duc de Cumberland,
en Écosse qui, loin d ’ être homogène, n ’ est le fils même du roi, de la petite armée hano-
pas entièrement acquise : de profondes diffé- vrienne et son arrivée aux abords d ’
rences séparent les Highlanders, et tous les Inverness où stationnent un temps les rebel-
jacobites ne sont pas prêts à hasarder leur vie les. Conscient du rapport de force défavora-
et leur fortune sur des espérances incertaines. ble, certains préconisent un repli dans la mon-
Il aimerait par ailleurs se contenter de l ’ tagne. Mais Charles Edward Stuart opte pour
indépendance de l ’ É cosse : Charles Edward l ’ affrontement immédiat, à Culloden.
Stuart a en effet promis de revenir sur l ’ acte Des erreurs tactiques, le terrain marécageux
d ’ Union de 1707. Mais le prince ne sembler impropre à la charge offensive des Highlan-
penser qu ’ à Londres, sur laquelle il voudrait ders qui deviennent les cibles de l ’ artillerie
déjà fondre, convaincu de l ’ infaillibilité offen- adverse, expliquent la terrible défaite du 16
sive de ses quelques Écossais. Sa terre an- avril 1746, qui sonne non seulement le glas de
cestrale n ’ est qu ’ une étape, un point d ’ la cause jacobite mais aussi l ’ aube d ’ une
appui dans le dispositif de reconquête plus sombre époque de l ’ histoire écossaise. Rapi-
vaste qui englobe tout l ’ héritage auquel il dement, les troupes se dispersent pour rejoin-
peut prétendre. Il finit de justesse par empor- dre leurs terres, par peur des terribles repré-
ter l ’ adhésion de ses partisans, en les assu- sailles qui vont s ’ abattre sur la région. Le
rant de l ’ imminence d’ u n débarquement « boucher » Cumberland, achève impitoyable-
français en Angleterre. La descente vers le ment les blessés de Culloden. Les exactions
sud peut donc continuer : les jacobites avan- vont durer des mois et vont être suivies d ’
cent vite, sans jamais se faire intercepter par une série de lois visant à éradiquer le système
les troupes hanovriennes désemparées par la même des clans écossais : les chefs perdent
rapidité de leur progression. Mais à 200 km de leurs pouvoirs juridiques sur les hommes et
Londres, à Derby, alors qu ’ aucun débarque- sur les terres, les armes sont confisquées, le
ment français ne vient confirmer les promes- port du tartan est interdit, la cornemuse ban-
ses du prince, les chefs de clan refusent nie.