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HISTOIRE
En effet, le prince, surnommé "le jeune préten-
dant", est décidé à récupérer le trône qui re-
vient à son père. Pour Charles Edward Stuart,
le roi George II, issu de la dynastie des Hano-
vre, "usurpe" le pouvoir. Trois ans plus tard,
James Francis Edward Stuart fait de son fils le
son rôle au Parlement. rince régent. Ce dernier peut ainsi agir au
p
Contraint d ’ abandonner le trône à son gen- nom de son père. En 1744, Charles Edward
dre Guillaume d ’ Orange, le roi déchu se ré- Stuart prend la direction de la France espérant
fugie en France, où il mourra après avoir rallier un peu plus à la cause de la Maison
échoué à reprendre pied en Irlande. Son fils, Stuart en vue d'obtenir des troupes pour enva-
« le Vieux Prétendant », reconnu par Louis hir l ’ Angleterre et ainsi réinstaller sa famille
XIV comme Jacques III, tentera à son tour sur le trône. En dépit de ses attentes quelque
mais sans succès de récupérer son trône peu ambitieuses, le jeune homme parvient à
( 1 708, 1715, 1719 ). Mais il comprend que obtenir une flotte française. Mais entre une
si les monarques catholiques le reconnaissent forte houle et un ciel déchaîné, les éléments
roi dans les faits tous s’ a ccommodent de la ne sont pas de son côté et Charles Edward
nouvelle dynastie britannique de Hanovre. Il Stuart connaît cette année-là son premier
se retire à Rome et c ’ est là que son épouse, échec majeur. L'aventure de Charles Edward
la princesse polonaise Clémentine Sobieska, Stuart débute le 9 janvier 1743, quand il quitte
petite-fille de Jean III de Sobieski, roi de Polo- sa résidence de Rome. La vieille famille royale
gne, lui donne un héritier, en 1720. En 1745, écossaise compte encore nombre de parti-
le sort du prétendant aux trois couronnes sans dans les Highlands. Depuis l'Acte d ’
d'Angleterre, d ’ Écosse et d'Irlande se joue Union de 1707, la situation est loin d'être apai-
en partie en Bretagne avec de nombreux exi- sée, même si dans les Lowlands, les jacobites
lés irlandais qui doit appuyer la révolte jacobi- sont minoritaires, tout particulièrement à Édim-
te. Antoine Walsh, membre influent de la com- bourg et à Glasgow où la bourgeoisie mar-
munauté irlandaise de Nantes qui a mis sa chande profite de l'expansion commerciale bri-
fortune au service de la cause jacobite. La tannique. De leur côté, en choisissant un sou-
mort de l'empereur Charles VI, le 20 octobre verain de confession catholique, les Irlandais
1740, ravive les tensions entre catholiques et espèrent sortir de la marginalité où les ont
protestants. L ’ idée qui germe depuis quel- plongés les Anglais. Conscient de l ’
que temps dans la tête de Charles Edward opportunité qui s ’ offre à lui, Charles Edward
Stuart se fait alors de plus en plus tenace. Stuart s ’ échappe au début de l ’ année