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L’ANTIQUITE

L’aristocratie sénatoriale : coopéra-

tion pragmatique et ressentiment

De nombreux sénateurs choisissent l’accom-
modement : ils obtiennent consulats, procon-

sulats et siègent comme légats Augusti dans
les provinces publiques, garantissant ainsi leur
carrière et leur fortune. D’autres, héritiers des

vieilles gentes patriciennes, perçoivent ces
mutations comme l’abandon de la « Res Publi-
Sur le long terme, ce modèle de pouvoir per-
ca » et déplorent la monarchie « déguisée »
sonnel tempéré par des institutions durable-
qu’ils jugent contraire aux traditions républi-
ment établies servira de référence aux suc-
caines. Leur opposition se traduit par des cri-
cesseurs et inspirera la construction des États
tiques publiques et privées, voire par la forma-
centralisés en Europe. Pour approfondir, on
tion de petites factions et de complots au sein
peut explorer les réformes fiscales, l’organisa-
du Sénat et dans les milieux aristocratiques.
tion du culte impérial dans les provinces ou
encore les réactions du Sénat et des élites Une ère de prospérité

face à ces changements. • Sous Auguste, Rome connaît une période

de paix connue sous le nom de "Pax Roma-
Réactions du Sénat et des élites aux
na".
réformes d’Auguste
• Il lance de grands travaux : temples,
1. Le Sénat : prestige formel, pouvoir réel
routes, forums Rome devient une cité impé-
érodé riale splendide.

Le Sénat conserve son rôle cérémoniel : il
Héritage
continue de voter des sénatus-consultes, d’or-
• À sa mort en 14 ap. J.-C., Auguste laisse
ganiser des débats et de décerner des hon-
neurs. Pourtant, Auguste le prive progressive- un Empire organisé, stable et prospère.
ment de ses attributions majeures : les pro- • Son modèle du Principat sera suivi par ses

vinces frontières deviennent impériales successeurs pendant plusieurs siècles.
(gouvernées par des légats nommés par l’em-

pereur), la gestion des finances militaires
passe sous le contrôle direct du princeps, et

les assemblées populaires voient leur in-
fluence diminuer. Le Sénat reste honoré, mais
il n’est plus qu’un relais dans l’administration

impériale.