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ARCHEOLOGIE
Après la création de l’ É tat unifié, les trois Son rôle maritime était déjà central à l ’
cités conservèrent une certaine autonomie époque de l ’ équilibre des puissances en
et l ’ égalité politique ; toutefois, elles furent raison de son emplacement géographique
progressivement éclipsées par Rhodes et favorable, mais ce fut vers le milieu
e
leur activité continua jusqu ’ à la première du iii siècle av. J.-C., profitant notamment
période byzantine. Il est difficile de détermi- du déclin des Ptolémées, que Rhodes de-
ner les territoires ( dèmes ) appartenant vint le plus grand emporium en Égée et le
aux cités fondatrices et ceux qui faisaient premier partenaire commercial de l ’ Égypte
partie du nouvel État : ce dernier compre- ( n otamment dans le commerce céréa-
nait également les îles mineures de la mer lier ), ainsi que le principal centre bancaire
Égée et les territoires de la Péraia, dans la du monde hellénistique. D ’ ailleurs, l ’ île
Turquie actuelle. En 332 av. J.-C., les Rho- de Rhodes avait une valeur symbolique for-
diens se soumirent à Alexandre le Grand, te dans la géographie du monde antique :
ce qui inaugura une période de grande Ératosthène, superposant les sept méri-
prospérité. À la mort d ’ Alexandre diens et parallèles sur l ’ une des premières
en 323 av. J.-C., ses généraux Ptolémée, cartes générales de l ’ écoumène, avait
Séleucos et Antigone se partagèrent l ’ identifié Rhodes à l’ i ntersection entre le
empire et fondèrent les trois royaumes d ’ parallèle et le méridien principaux. Pour les
Égypte, de Syrie et de Macédoine. Antigone navigateurs, Rhodes était l ’ omphalos, le
désirait contrôler l ’ e nsemble du territoire nombril du monde, c’ e st-à-dire le point de
du royaume, et c ’ est dans cette optique passage obligé sur les routes vers Alexan-
que son fils Démétrius assiégea Rhodes, drie, Crète, Chypre et Byzance. La ville de
sans succès (3 05-304 av. J.-C. ) . Rhodes, en particulier, constitua une réfé-
En 280 av. J.-C., les Macédoniens, les Pto- rence non seulement politique, mais aussi
lémées et les Séleucides avaient consolidé culturelle tout au long de la période hellénis-
leurs frontières respectives. Si à partir tique.
e
du iv siècle av. J.-C. la vie économique de
la Grèce, qui était naturellement pauvre en
matières premières, denrées alimentaires,
métaux et bois, dépendait du commerce
avec d ’ autres régions, Rhodes était sans
doute la plus importante île de la mer Égée
du point de vue politico-économique.
