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ARCHEOLOGIE
La suprématie de l ’ île était liée à certai-
nes activités très profitables : le transit de
marchandises sur la route de la Grèce, de
l ’ Asie Mineure et de la Phénicie vers la
Grande Grèce et Alexandrie ; l ’ exportation
de biens précieux dans toute la Méditerra-
née (surtout l ’ huile d ’ olive et le vin ) ;
une production énorme d ’ amphores, dont
les cachets ont été retrouvés sur l ’
ensemble du territoire hellénistique (de la orientale. Rhodes et Pergame, les plus me-
Grèce à l ’ Asie Mineure, de l ’ Égypte à la nacées par son avancée, lui déclarèrent la
Syrie et à Carthage, à l’ I talie du Sud, à la
guerre et cherchèrent alors l ’ aide de Ro-
Russie du Sud et au Pont occidental ) ; la
me. Lors de la guerre entre Rome et Antio-
construction de navires avec le bois local ou
chos III (190 av. J.-C.) , la flotte de Rhodes
celui venant de Macédoine. De plus, la
monnaie de Rhodes circulait dans toute la soutint Rome, mais cette alliance se trans-
Méditerranée et les banques rhodiennes forma rapidement en rivalité. En raison de
faisaient des affaires partout en Grèce. Ces son rôle toujours plus décisif dans les
conditions favorables permettaient à Rho- échanges en Orient et en Méditerranée
des d ’ entretenir une flotte puissante, char-
après le déclin des Ptolémées d ’ Égypte,
gée de la protection des marchandises
Rome entreprit d ’ affaiblir la primauté mariti-
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contre les pirates entre le iii et le ii siècle
me de Rhodes en lui imposant des sanctions
av. J.-C.10. Les cités de Kamiros et Lindos
étaient également dotées de ports, mais le économiques et politiques : la confiscation
port de Rhodes jouait un rôle de domaines stratégiques, la destruction de
« géostratégique » de premier plan en rai- l ’ Empire rhodien en Anatolie, l ’ élection de
son de sa localisation, comme nous allons Délos en tant que port libre (166 av. J.-C.
le voir en détail dans le troisième chapitre.
environ ) et enfin l ’ instauration d ’ un traité
1.3 La domination romaine et le déclin d ’
déclarant les Rhodiens « soci atque amici
e
une puissance ( III siècle av. J.-C.-
imperii romani » (164 av. J.-C. ), obligeant
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IV siècle ap. J.-C. ) À la fin du iii siècle av.
J.-C., Philippe V de Macédoine tourna ses ainsi Rhodes à avoir les mêmes alliés et en-
ambitions de conquête vers la Méditerranée nemis que Rome.