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LE MOYEN ÂGE
franchi la mer du Nord pour gagner l’Europe
occidentale.
Figures féminines vikings
Freydís Eiríksdóttir, fille d’Erik le Rouge, ap-
paraît dans la Saga des Groenlandais et la
Saga de l’Erik le Rouge.
Sa réputation d’audace et de férocité en fait
Une souveraine au fer dissimulé l’une des rares femmes à jouer un rôle mili-
Elle épousa Jarl Sigvard mais, toujours taire dans les sagas.
d’après Saxo, cacha dans sa robe un fer de Auðr, surnommée “la Profonde-Pensée”,
lance pour l’assassiner dans un accès de fu- est une pionnière de la colonisation islandaise
reur, usurpant ensuite son titre de Jarl de au IXᵉ siècle.
Hedeby. Veuve d’un chef norvégien, elle organise en
Échos dans la saga de Halfdan personne le transport de ses biens et de sa
La Hálfdanar saga Brönufóstra raconte qu’une famille vers l’Islande.
femme nommée Hlaðgerðr, souveraine des Elle instaure à Skagafjörður une ferme floris-
îles Hlaðeyjar, offrit 20 navires armés à son sante qui devient le cœur d’un réseau com-
allié Halfdan. Certains y voient le reflet de mercial et politique local.
l’aide maritime que prête Lagertha à Ragnar On lui prête souvent le crédit d’avoir fondé
dans la Gesta Danorum un possible souvenir l’une des dynasties les plus puissantes
d’Islande médiévale.
mythifié de ses exploits navals.
Une guerrière devenue ballet Hervor, héroïne de la Hervarar saga ok
En 1801, le chorégraphe Vincenzo Galeotti Heiðreks, est la première guerrière à chercher
présenta le premier ballet à thème nordique, l’épée légendaire Tyrfing.
sobrement intitulé Lagertha. Cette création Orpheline élevée par des bandits, elle part sur
s’inspirait des écrits de Christen Pram et de la les ruines d’Árheimar pour réclamer l’arme de
légende de la skjaldmær viking pour transpo- son père. Son parcours relie mythes et réali-
ser sur scène sa force et son indépendance. tés, illustrant la porosité entre “héroïne” et
Un nom repris par les Francs “guerrière”.
Le nom de Lagertha, latinisé en Lathgertha
par Saxo, refait surface chez les Francs mé-
diévaux : on retrouve des variantes
(Leutgarde) jusqu’à la cour de Guillaume Iᵉʳ de
Normandie (m. 942), preuve que sa légende a