Page 18 - Daily Rock #129
P. 18
DOSSIER
WEMAKEIT
Le coup de pouce biENvENu
Impossible de passer à côté, les plateformes de collecte de fonds font partie intégrante des artistes, petits commerces, et entrepreneurs
indépendants. Notre préféré, c'est wemakeit, unique plateforme helvétique de levée de fonds. Rencontre avec Denise de Roux, consultante
en projets.
Comment est venue l'idée de lancer wemakeit?
En 2012, l'idée de lancer une plateforme de crowdfunding en Suisse était simple: il n'y avait aucune offre à ce moment-là! A l'origine de
cette initiative, on retrouve trois fondateurs: Rea Eggli, conseillère en communication, Johannes Gees, artiste, et Jürg Lehni, interaction
designer en Suisse. Venant du domaine de la culture, c'est assez naturellement que la plateforme a eu à ses débuts une orientation vers le
domaine artistique. On voulait alors proposer une alternative à des financements institutionnels ou purement personnels et permettre à
tous de découvrir et participer à des projets culturels en cours. Au fur et à mesure des années, nous avons constaté que le crowdfunding
attirait d'autres pans de la sociétés. C'est pourquoi aujourd'hui wemakeit se veut être un lieu de rencontre des différents projets à portée
sociétale, mais a historiquement un lien très fort avec la scène culturelle.
Quels sont, d'après-vous, les raisons pour lesquelles le financement participatif rencontrent un tel succès?
Il ne s'agit pas uniquement d'argent, mais également d'une bonne opportunité de communication. Sur wemakeit, tout le monde peut
créer gratuitement une page de projet et la rapidité avec laquelle on peut lancer une campagne joue beaucoup à l'engouement pour le
crowdfunding. La collecte de fonds se fait sur une période très courte, en moyenne 30 jours. On peut ainsi vite se rendre compte si la sauce
prend ou pas.
On connaît surtout wemakeit pour son utilité pour les musiciens suisses, mais quels ont été les projets les plus surprenants que vous ayez
eu?
Les projets peuvent nous surprendre pour plusieurs raisons, en particulier par rapport à leur thématique ou le succès fulgurant qu'ils ont
en ligne. Il y a eu par exemple en 2015 le projet 'Y'en a marre', initiative spontanée qui a tiré la sonnette d'alarme concernant les publicités
des campagnes électorales et a réuni 12'256 contributeurs et CHF 147'271 pour l'achat de la page de couverture du 20 Minutes en signe de
protestation. En 2019, 'Rettet John's kleine Farm' a récolté plus de 100'000 francs pour éviter la fermeture du John's kleine Farm et par
conséquent à sauver l'emploi de 13 personnes. Plus récemment, il y a eu deux projets culturels et solidaires, 'Art for Education' et 'Books for
Benin', qui ont été initiés par des étudiants dans le cadre d'un cours à l'Université de Genève. C'est génial de voir que le crowdfunding soit
enseigné dans le champ académique et qu'il permet de mettre en œuvre des projets au bénéfice de personnes à travers le monde.
18 DAILY ROCK • #129 • ÉTÉ 2020