Page 267 - Desastre Toxicomanie
P. 267
Le désastre des toxicomanies en France Guerre au tabac
tasse de café de son voisin qui fumait sous son nez. J’ai compris,
dans le débat vif qui s’ensuivit, que le déboucheur de narine
disait au fumeur, « puisque vous polluez mon environnement, je
ne vois pas pourquoi je ne polluerais pas votre café ». On sent
progresser chez les fumeurs, en France, le sentiment de déranger
leurs voisins. Continuons de les regarder avec la compassion
que l’on porte à d’autres toxicomanes, contribuons à rompre la
banalisation qu’entretient la licité de ce tabac. Parlons-en comme
d’une drogue, ce qu’est très typiquement la nicotine.
Je déclare parfois au fumeur/à la fumeuse que je croise : « fumer
tue », et quand je vois s’exprimer son agacement, voire sa ire, je
détends l’atmosphère (enfumée), disant que « je vais poursuivre
heureux ma journée, avec le sentiment d’avoir peut-être sauvé la
vie de quelqu’un de sympathique ».
Dans mon enfance, alors que je fumais devant un adulte, il me
dit, sans animosité : « il n’y a pas de mal à fumer, gamin, un étron
de poule tout frais émis, ça fume aussi ».
Pour « la journée mondiale sans tabac » qui se déroule tous
les ans le 31 mai (un humoriste a remarqué que c’est la veille
du premier juin/joint), l’Académie nationale de médecine qui, de
longue date, se préoccupe des méfaits du tabac, a apporté en 2014
sa contribution à cette journée, en émettant un communiqué de
presse (14 mai 2014), dans lequel elle a déclaré :
Au-delà des vœux de circonstance, l’Académie exprime le
souhait que soient prises des mesures concrètes et réellement
dissuasives, individuelles et collectives, pour lutter contre une des
causes principales de mortalité dans notre pays.
Sur la base des dernières données épidémiologiques, elle
rappelle que les dangers mortels du tabac justifient que tous les
moyens soient mis en œuvre pour s’opposer à la promotion et
la banalisation de l’usage du tabac, en particulier pour protéger
les populations les plus vulnérables (femmes enceintes, enfants,
adolescents) et les non-fumeurs.
1. Pour réduire l’attractivité du tabac, elle demande :
- de se doter d’une panoplie de mesures informatives,
dissuasives et restrictives, mais surtout concertées et
267