Page 271 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                              Guerre au tabac



                   à l’envers. La directive européenne interdit aussi l’introduction
                   d’arômes (vanille, cacao, fruits…) pour capter plus facilement les
                   jeunes ; les cigarettes au menthol ne seront bannies des civettes
                   qu’à partir de 2020.
                      De nouvelles dispositions sont prises pour les cigarettes
                   électroniques, puisque les recharges qui contiennent plus de 20
                   mg/ml de nicotine seront soumises à une autorisation de mise sur
                   le marché et vendues uniquement en pharmacie. Quant aux autres
                   recharges, contenant une plus faible dose de nicotine, elles seront
                   soumises à un cadre réglementaire proche de celui des produits
                   du tabac, que ce soit en termes de vente aux mineurs, d’arômes
                   et de publicité. Les recharges liquides devront ainsi afficher un
                   avertissement  sanitaire  tel que  « la  nicotine  contenue  dans ce
                   produit crée une forte dépendance ».
                      En  France,  en 2013, avec la  hausse des prix  du tabac  et  la
                   diffusion importante des « vapoteurs » le marché des cigarettes
                   a reculé, pour la première fois depuis 10 ans (- 7,6 %) en valeur.
                   C’est un recul sans précédent depuis celui qui avait accompagné
                   les fortes hausses de prix de 2003 et 2004. En 2013, les buralistes
                   ont vendu 47,5 milliards de cigarettes, soit 4 milliards de moins
                   qu’en 2012. Le tabac à rouler continue certes de progresser, mais
                   beaucoup moins vite (+ 2,6 %) ». Entre 8 et 9 millions de français
                   ont essayé la cigarette électronique.
                      L’enfer  est  décidément  peuplé  de  bonnes intentions.  En
                   janvier  2016, nous avons été  stupéfaits/atterrés  par le faux pas
                   caractérisé d’un militant de premier rang dans la lutte contre le
                   tabac, le professeur Bertrand Dautzenberg. Il n’a rien imaginé de
                   plus subtile que de proposer la légalisation du cannabis, afin de
                   relâcher, lui semblait-il, la pression sur le tabac, en la transférant
                   sur le  cannabis. Détournant  en  la  paraphrasant  la  formule  de
                   Talleyrand, je suis tenté de dire « Plus qu’une faute, des crimes ! »
                   J’ai répondu à cette vraie mauvaise idée par un billet, reproduit ici.


                   Match Cannabis contre Tabac : 2 à 1 - une erreur d’arbitrage
                   du professeur Dautzenberg
                      Nous étions, au Centre National de Prévention, d’Études et de
                   Recherches sur les Toxicomanies (CNPERT), jusqu’à ces jours


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