Page 275 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France



                     LUTTER CONTRE L’ALCOOLISATION,

                                AIGUË ET CHRONIQUE


                      L’économie  de l’alcool  occupe  en France une si grande
                   place,  par ses vins, bières, cidres, poirés et leurs produits de
                   distillation, qu’il est impossible de les éradiquer ; d’autant que
                   cinq cent mille français tirent leurs ressources de la production
                   ainsi que du commerce des produits alcooliques. Notre balance
                   commerciale verrait son déficit notablement s’aggraver, eu égard
                   à l’importance de nos exportations des produits alcooliques. Notre
                   gastronomie,  de  renommée  mondiale,  s’est  largement  édifiée
                   autour d’associations telles : bière et moules frites ; vin d’Alsace
                   et  choucroute  ; Muscadet et  huîtres  ; Pouilly  fumé,  Sancerre,
                   Menetou-Salon, presque équidistants  de Chavignol et de son
                   « crottin », avec lequel ils se marient si bien ; Jurançon, Sainte-
                   Croix-du-Mont,  Barsac,  Loupiac,  Sauternes  qui  communient
                   à merveille  avec le foie gras…  Arrêtons là cet hymne à la
                   gastronomie.
                      L’usage des boissons alcooliques  est, de longue date,
                   virtuellement institutionnalisé, imposant de gérer cette situation,
                   en  portant  tous les  efforts pour qu’un usage  simple, erratique,
                   avec modération, ne vire aux ivresses aiguës, puis à l’alcoolo-
                   dépendance,  puis à l’alcoolisme  invétéré.  Il convient  aussi de
                   différer l’âge de l’expérimentation ; de lutter contre l’alcoolisation
                   aiguë/« biture express  »/binge  drinking  ; de prémunir contre
                   l’alcool  au volant  et  dans la  vie  professionnelle  ; d’effectuer
                   des campagnes invitant  les individus  à tester  régulièrement
                   leur capacité  de s’abstenir de toute boisson  alcoolique  un jour
                   entier chaque semaine ou chaque quinzaine ; de revenir aux
                   fondamentaux de la loi Évin.
                      Hélas, sous la pression du lobby alcoolier, le Sénat et l’Assem-
                   blée nationale (contre l’avis du gouvernement, en novembre 2015)
                   ont aggravé le « détricotage » de cette loi Évin, qui avait déjà subi
                   de sérieux assauts.
                      La consommation d’alcool par personne (on ne dira pas par
                   tête parce qu’il la fait perdre), malgré une baisse importante (de
                   près de 50 %) au cours du demi-siècle écoulé, demeure élevée,


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