Page 278 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                             Lutter contre l'alcoolisation aiguë et chronique



                   Quand il s’agit d’un usage chronique, la quantité par semaine ne
                 devrait pas excéder 21 unités d’alcool chez l’homme et 14 unités
                 d’alcool chez la femme (car la femme présente, constitutivement,
                 une plus grande sensibilité à l’alcool).
                   Il faut également  recommander à chacun(e) de nous de
                 s’astreindre, une journée chaque semaine, à ne consommer aucune
                 boisson alcoolique  (y compris,  bien  sûr, bière,  cidre, poiré).
                 L’incapacité de supporter une telle journée « blanche » traduirait
                 un état d’alcoolo-dépendance. Sur ce critère, 4 à 5 millions de
                 français  apparaissent  « alcoolo-dépendants  », incapables  qu’ils
                 sont, psychiquement, de s’abstenir, une journée entière, de toute
                 boisson alcoolique.
                   Selon l’alcoologue Philippe Batel (Hôpital Beaujon), le coût
                 de l’alcool,  pour la société,  atteindrait  17,6 milliards par an,
                 y incluant  les  problèmes  de  santé,  les  coûts indirects  liés  aux
                 journées de travail perdues, aux accidents du travail, aux troubles
                 mentaux, etc., alors que l’alcool ne rapporterait que 1,5 milliard
                 de taxes annuelles. Il omet cependant qu’il génère une activité
                 mobilisant et assurant la subsistance de 500.000 français ; qu’il
                 amoindrit notablement le déficit de notre balance commerciale et
                 que, détail horrible, raccourcissant l’espérance de vie, il soulage
                 les caisses de retraite, ses victimes ne bénéficient pas, ou pas très
                 longtemps, de leurs versements.
                   Il paraît justifié d’augmenter le prix des boissons alcooliques,
                 par le jeu des taxes. Non pour en égarer le montant dans la gabegie
                 budgétaire,  mais pour concentrer ces ressources nouvelles sur
                 la  recherche  en alcoologie et  sur la  prévention  de l’alcoolo-
                 dépendance et de l’alcoolisme. Cette recherche, dans notre pays
                 qui en a tant besoin, est essentiellement financée par un groupe
                 alcoolier, la  société  Ricard,  via  l’IREB  (Institut  de Recherches
                 Scientifiques  sur  les  Boissons).  Néanmoins,  connaissant  la
                 droiture de plusieurs des scientifiques qui participent à son conseil
                 scientifique, j’ai de bonnes raisons de croire que ce sponsoring
                 n’affecte pas leur liberté de sélection des programmes de recherche
                 qu’ils choisissent de soutenir. De mémoire de chercheur, je n’ai
                 pas vu afficher par nos grands organismes nationaux de recherche
                 (INSERM et CNRS) de grands programmes de recherches sur


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