Page 281 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Lutter contre l'alcoolisation aiguë et chronique
les supports exposés à la vue de tous et en limitait la forme sur
les supports autorisés. Bientôt fut introduite une exception pour
les enseignes dans les zones de production (sous le prétexte de
faire connaître les produits locaux). Cette disposition a conduit
à remplacer le terme « enseignes » par celui d’« affiches » (« le
diable se cache dans les détails ») ; puis il fut décidé que toute la
France était zone de production, rétablissant ainsi l’affichage, qui
constitue une des formes parmi les plus visibles de la publicité.
Puis ont été progressivement rétablies les « buvettes » en milieu
sportif. Puis en 2009 la publicité pour l’alcool a été autorisée
sur Internet (support médiatique très visité par les jeunes). Pour
l’Académie de médecine, ces atteintes à la loi Évin expliquent que
« les objectifs de santé publique de 2004 n’aient pas été atteints
en ce qui concerne l’alcoolisation des français », puisque : « la
consommation d’alcool baisse plus lentement qu’antérieurement,
en restant à un niveau élevé » ; « les ivresses répétées ont augmenté
chez les jeunes depuis 2003 et cette situation s’aggrave ». À partir
de ces considérations, l’Académie a recommandé : « d’interdire la
publicité des boissons alcooliques sur les supports qui s’imposent à
tous (l’affichage sur la voie publique et les transports en commun,
la télévision, la radio, le cinéma et Internet) ; de limiter les messages
publicitaires à la seule description du produit (nature, contenu en
alcool) ; de rendre plus évident par sa taille, par son contraste et
par sa visibilité le logo ou l’avertissement qui recommande de
s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant la grossesse ».
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