Page 280 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Lutter contre l'alcoolisation aiguë et chronique
Chaque consommateur régulier de boissons alcooliques
devrait être incité à évaluer régulièrement la quantité d’alcool
qu’il a ingérée durant la semaine précédente. Outre une prise de
conscience, cela constituerait un test d’entretien et d’évaluation
de la mémoire (que la consommation d’alcool peut affecter). Il
devrait aussi être invité à tester régulièrement (chaque semaine
ou au moins chaque quinzaine) son aptitude à s’abstenir durant un
jour entier de toute boisson alcoolique. Si ce test s’avérait pénible,
voire impossible, celui/celle qui en ferait le constat devrait en
déduire qu’il est alcoolo-dépendant ; même en l’absence d’épisodes
d’ivresse. Il devrait interpréter ce constat comme la menace d’être
recruté comme buveur excessif, puis comme un alcoolique. Une
telle évolution peut être précipitée par quelques accidents de la vie
et autres bleus à l’âme, faisant plonger dans ce tonneau, dont il est
si difficile de s’extraire.
Alors que les médecins généralistes s’enquièrent fréquemment
auprès des patients de leur consommation de tabac, ils sont
souvent discrets sur leur consommation d’alcool. Ils devraient le
faire pour, le cas échéant, effectuer une mise en garde et proposer
une prise en charge de leur dépendance. 8 % seulement des
patients en délicatesse avec l’alcool bénéficient d’une prise en
charge médicale ; il s’agit surtout des cas les plus lourds. Pour
toute dépendance, la difficulté de s’en détacher est liée à sa durée,
d’où l’importance d’intervenir le plus précocement possible ;
d’autant qu’on dispose maintenant de médicaments qui réduisent
l’appétence pour l’alcool.
Il faut revenir aux fondamentaux de la loi Évin qui, depuis son
vote en janvier 1991, a été sournoisement, à petits pas, « détricotée »,
avec des conséquences qui sont exprimées dans le rapport de la
Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des
Statistiques (DREES), du ministère de la Santé (sur l’état de santé
de la population en France). Ce rapport constate un ralentissement
de la baisse de la consommation d’alcool ainsi qu’une augmentation
des usages à risque et des ivresses répétées chez les jeunes.
L’Académie nationale de médecine (dans un communiqué
du 6 mars 2012) a analysé l’affadissement de la loi Évin ; en
partie vidée de sa substance. Cette loi interdisait la publicité sur
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