Page 354 - Desastre Toxicomanie
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Documents annexés
du matériel permettant la culture du chanvre, des pipes à eau, du
papier à cigarette grand format, des « vapoteurs », détournés pour
la consommation du cannabis.
Comme toujours quand des déclarations troublent la quiétude
des consommateurs de drogues ou de ceux qui exploitent leur
faiblesse, l’Académie doit s’attendre à essuyer des critiques. En
l’occurrence, la plus véhémente émane d’un ancien (2002-2007)
président de la MILDT (mission interministérielle de LUTTE
contre les drogues et les toxicomanies), le docteur Didier Jayle.
Bref rappel historique
Quelques éléments biographiques peuvent éclairer sa réaction.
Après un passage par la case SIDA, où il a connu le cannabis
utilisé dans une démarche de type soins palliatifs, chez de
malheureux patients dont l’issue fatale était alors à court terme ; il
fut nommé à la présidence de la MILDT, en remplacement d’une,
magistrate, secrétaire du syndicat de la magistrature, madame
Nicole Maestracci, pour mettre un terme aux efforts qu’elle
avait déployés en faveur de la légalisation du cannabis, de sa
banalisation et de son expansion. À sa prise de fonction, Didier
Jayle, faisant des compliments appuyés à celle qui l’avait précédé,
j’ai alors compris que ce ne serait pas le dégel attendu. Je me suis,
à plusieurs reprises, opposé à lui, devant presque lui tordre le bras
pour lui faire reconnaître, mezzo voce, la nocivité du cannabis.
Il garda les mêmes collaborateurs que ceux dont s’était entourée
madame Maestracci. Quelques-uns de mes amis s’étonnaient des
accusations de laxisme, de complaisance, de collusion même
avec les cannabinophiles que je lui adressais. Sa récente prise de
position (blog de Jean-Yves Nau) lève toute équivoque à cet égard.
Après l’élection d’un nouveau président de la République (2007),
il fut mis fin à sa fonction. Un juge, monsieur Étienne Apaire,
le remplaça. Avec beaucoup de précautions verbales, on eut alors
un discours plus clair sur la dangerosité du cannabis. Il mit fin à
la traque organisée, via les DRASS et les rectorats, de ceux qui
diffusaient auprès des jeunes des messages de mise en garde, de
prévention, et qui pressaient les décideurs de prendre la mesure
du drame sociétal qu’est l’expansion du cannabis au sein de la
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