Page 358 - Desastre Toxicomanie
P. 358

Le désastre des toxicomanies en France                                                                                                   Documents annexés

                 la MILDT, et maintenant de railler ceux qui suggèrent certains
                 aménagements.
                   « Sur la route, les contrôles sont coûteux (à la grande satisfaction
                 de certains membres de l’Académie de pharmacie) et en forte
                 augmentation  ». Petit coup de patte gratuit  et pour des raisons
                 mystérieuses (?) à des membres (non désignés) de l’Académie de
                 pharmacie ; Le docteur Jayle n’aime pas les académies. Pour lui
                 le danger sur la route c’est l’alcool, certes !, mais ça n’est pas
                 que l’alcool. Sa comparaison, sans subtilité, des chiffres bruts des
                 accidents – alcool vs. cannabis, l’amène à comparer le nombre
                 d’accidents impartis au cannabis consommé surtout entre 18 et 25
                 ans, à ceux de l’alcool consommé sur une période 8 fois plus longue
                 (18 à 75 ans) ; mais l’incidence sur les chiffres de cet espace-temps
                 n’effleure pas son esprit. Il reconnaît cependant que la rencontre
                 cannabis – alcool multiplie par 15 le risque d’accidents mortels ;
                 aussi, alors que l’on contrôle l’alcool, pourquoi n’adhère t-il pas à
                 l’idée de contrôler aussi le cannabis ?
                   Je passe sur d’autres assertions de la même veine, précédant
                 l’hymne qu’il entonne contre la prohibition.
                   La majorité de nos jeunes respecte la prohibition du cannabis,
                 même  si,  confrontés  à  de  très  fortes  incitations,  une  petite
                 majorité d’entre eux l’expérimentent. La prohibition marque leur
                 expérimentation d’un sentiment de crainte et même de peur, qui
                 dissuade beaucoup d’entre eux d’y revenir. Quant à ceux qui ont
                 un  irrépressible  besoin  de  transgression,  qui  croient  devoir  en
                 passer par là pour accéder au statut d’adulte, la légalisation du
                 cannabis les contraindrait à s’adresser à une drogue encore plus
                 dure pour franchir le pas ; à moins que toutes les drogues ne soient
                 légalisées, mais Didier Jayle n’a pas (encore ?) dit cela.
                   Sa méconnaissance  complète  des travaux  de l’Académie  de
                 médecine, l’amène à lui reprocher de ne rien avoir dit dans ce
                 communiqué  de l’alcool  et  du tabac.  Ce n’était  pas l’objet  de
                 cette séance consacrée au seul cannabis. Qu’il sache néanmoins
                 l’attention  soutenue que l’Académie porte, depuis longtemps,
                 à ces deux drogues et que cette académie exprime aussi, à leur
                 propos de très nombreux communiqués, rapports, informations de
                 mise en garde et de prévention.


                                              358
   353   354   355   356   357   358   359   360   361   362   363